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Conférence de presse du CAMRA, aujourd'hui: Médecins résidents, le statu quo persiste

par Moncef Wafi

Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) tient une conférence de presse, aujourd'hui, où il sera, certainement, question de confirmer de nouveau la poursuite de leur mouvement de protestation et d'une grève qui bouclera bientôt son septième mois, un record de longévité en absence de toute solution qui pourrait contenter les deux parties.

Le communiqué du CAMRA, de ce samedi, le laisse supposer puisque ses termes sont sans équivoque, reprenant la terminologie contestataire des résidents et condamnant derechef les violences subies par leurs camarades à la faculté de Annaba «où une violente et indécente répression a été réservée à nos confrères résidents par les forces de la police». Après avoir salué les actions de Tizi Ouzou, Sidi Bel-Abbès et Tlemcen, le communiqué évoque «encerclement, déportations, confiscations d'affaires personnelles, coups et vociférations» à la faculté de Annaba dont ont été victimes les résidents, tenant à rappeler l'épisode, vieux de deux mois, de l'agression d'une équipe médicale de garde, à l'hôpital universitaire ?Frantz Fanon' de Blida. Le Collectif dit s'indigner «profondément de ces conduites macabres», dénonçant également les «fausses invitations au ?dialogue» d'une tutelle accusée de «léthargie mortifiante» et versant dans une «palabre surmédiatisée (?) prenant en otage la foi et les espoirs de milliers de jeunes médecins algériens et la santé de millions de citoyens».

Le CAMRA condamne «toute répression» ainsi que l'innovation «dans les moyens d'intimidation (?) tant sur le plan sanitaire qu'académique». A ce propos, le CAMRA fait allusion au «traitement réservé au dossier des candidats au DEMS». Selon lui, les candidats au diplôme d'études médicales spécialisées auraient été «'autorisés à s'inscrire, exceptionnellement, à une session de rattrapage, prévue à l'origine pour les résidents non concernés par la grève ou au petit groupuscule qui a succombé à la maltraitance de la deuxième session». Le Collectif reproche à cette démarche de ne pas respecter le «délai réglementaire d'annonce, sans déclaration explicite de leur situation vis-à-vis de cet examen» , accusant l'Administration de miser «sur une usure psychologique finement appliquée» pour pousser les candidats grévistes à s'inscrire d'eux-mêmes «sur les listes de la capitulation». Rappelons que devant l'absence de réaction du ministère de la Santé, les médecins résidents avaient décidé de ne pas reprendre les gardes dans les hôpitaux et «en attendant de trouver des solutions pérennes, le CAMRA compte continuer son mouvement de protestation» avait indiqué un communiqué du collectif. En date du 26 mai, le CAMRA avait annoncé «une reprise de la participation à l'activité de garde, à partir du 3 juin 2018 conditionnée par des négociations fructueuses, avant cette date».

Les grévistes envisageaient même «un dénouement total de la situation en cas de propositions satisfaisantes». Son bureau national, qui s'était réuni à Constantine, a réaffirmé son entière disponibilité à des négociations «concrètes» avec le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur, en vue de trouver des solutions «satisfaisantes».