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A l'approche de l'Aïd: Les prix des fruits et légumes en hausse

par Yazid Alilat

A quelques jours de l'Aïd El Fitr, la mercuriale reste toujours à la hausse, les prix au détail des fruits et légumes étant au moins supérieurs de 50 DA par rapport aux prix de gros.

Hier samedi, la tendance générale était à la hausse, pour presque tous les produits, alors qu'habituellement, en pareille période du mois sacré, les prix devraient baisser. Il n'en est rien, et les assurances des responsables du ministère du Commerce comme les associations de défense des consommateurs n'ont aucune incidence sur la réalité des prix sur les marchés des fruits et légumes du pays. Hier dans les marchés du centre du pays, à Blida notamment, au cœur de la Mitidja et servie par trois marchés de gros du centre, celui de Boufarik, d'Hattatba et de Bougara, et même parfois par celui des Eucalyptus dans la wilaya d'Alger, la tendance générale était à la hausse. Pour les produits couramment consommés durant ce mois sacré, comme la tomate et la pomme de terre, les prix restent hauts, en dépit de l'arrivée sur le marché des produits de saison. La tomate est ainsi cédée entre 100 et 130 DA/kg, la pomme de terre à partir de 55 DA/kg, la laitue jusqu'à 150 DA/kg ou le poivron à partir de 100 DA/kg. En fait, c'est tout le panier de la ménagère qui est affecté par des niveaux de prix assez prohibitifs comparativement aux prix affichés sur les marchés de gros et même par rapport à cette période, qui correspond aux grandes récoltes saisonnières. Ainsi, la courgette, très utilisée pour la ?'chorba'' reste dans les cimes à 120 DA/kg et devrait dépasser ce niveau dans les prochains jours avec l'approche de l'Aïd, alors que les haricots restent inabordables, soit entre 200 et 250 DA/kg pour le haricot vert, et plus de 350 DA/kg pour le haricot blanc et rouge. Plus chers que la banane! Ces deux qualités sont très prisées en été, d'autant que le haricot blanc, très fin, n'est pas produit en très grandes quantités, ce qui explique généralement la tendance haussière de ses prix. Les petits pois font eux aussi leur festival avec des niveaux de prix moyens oscillant entre 140 DA/kg et 180 DA/kg, avec l'arrivée sur le marché d'importantes quantités, laissées jusque-là dans les aires de stockage sous froid.

Si la tendance par ailleurs pour les viandes rouges reste globalement stable, avec des niveaux de prix oscillant entre 1.400 et 1.600 DA/kg pour la viande ovine ou bovine, le poulet quant à lui est en progression constante, et s'affichait hier à 400 DA/kg. La dinde est jusqu'à 900 DA/kg, l'escalope étant cédée autour de 850 DA/kg.

Pour les fruits, le marché reste mitigé, avec les pastèques, cédées en moyenne à 50DA le kg, ou les pêches et les abricots vendus entre 50 et 150 DA/kg. Mais, il est vrai que la qualité des premiers fruits laisse à désirer, et que les récentes chutes de pluies ont affecté, tout comme la cerise, même si elle reste dans des niveaux très élevés, à 800 DA/kg. Le melon est également assez cher, à 130 DA/kg, tout comme les différentes qualités de pomme, cédées à partir de 500 DA/kg, ou les nectarines, à partir de 250 DA/kg, alors que la banane reste dans les proportions des 320-300 DA/kg. Mais, la tendance générale est à la surchauffe des prix, même si le mois de ramadhan peut servir d'alibi, et que, surtout, la différence des prix est très importante entre les marchés de gros et de détail, ce qui, en réalité, interpelle beaucoup plus les autorités chargées de la régulation des prix et de la répression des fraudes. D'autant qu'à la veille du mois de ramadhan, le ministre du Commerce Said Djellab avait affirmé que ?'les fruits et légumes seront disponibles en quantités suffisantes et à des prix raisonnables durant le mois de ramadhan''. Il a expliqué lors d'une tournée dans les marchés de gros de la plaine de la Mitidja, rappelle-ton, que ?'les produits sont disponibles en quantités suffisantes et une hausse des prix sera injustifiée en ce mois sacré», avant d'ajouter que ?'les producteurs se sont engagés à assurer la marchandise à des prix raisonnables» et que les inspecteurs du ministère du Commerce veilleront au respect de cet engagement sur le terrain». Durant tout ce mois sacré, et à l'approche de l'Aïd el fitr, ces déclarations ne semblent pas avoir fait leur effet. Bien au contraire, car il est évident que le fonctionnement du marché des fruits et légumes échappe à tout contrôle, et que ce sont bien les forces du marché qui définissent et imposent leur diktat sur les prix des produits agricoles frais ou conditionnés.