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Des syndicats autonomes protestent à Genève

par M. Aziza

Des organisations syndicales nationales et internationales ont évoqué la tenue d'une manifestation de solidarité hier mercredi après-midi, auprès de la place des Nations Unies, à Genève, pour dénoncer « l'escalade du gouvernement algérien dans sa guerre contre les syndicats indépendants et ses violations à répétition des droits humains ». C'est ce qu'a affirmé le Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz dans un communiqué rendu public faisant état des décisions de l'Organisation mondiale du travail (OIT) qui a appelé l'Algérie à respecter les libertés syndicales.

Cette manifestation baptisée « Cessez les attaques contre les droits humains en Algérie » est une nouvelle sortie des syndicats autonomes notamment ceux affiliés à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA). La CGATA et le SNATEG qui ont été qualifiés par le ministre du Travail de « pseudo-syndicats » n'ayant aucune représentativité syndicale, se disent déterminés à défendre le libre exercice du droit syndical ainsi que l'autonomie des organisations syndicales que ce soit au niveau national ou international.

Après avoir porté plainte au comité de la liberté syndicale du Bureau international du travail (BIT), dénonçant « les violations des droits syndicaux », des syndicalistes dénoncent aujourd'hui à Genève « les violations persistantes du droit syndical ». L'enjeu est d'appeler les institutions onusiennes à faire pression sur les autorités algériennes pour la levée des restrictions et des entraves à l'exercice syndical.

Sur l'affiche consacrée à cette action de protestation organisée près du siège de l'ONU, les syndicalistes protestataires ont décrit en détail le malaise des syndicats autonomes en Algérie. Ils ont affirmé que « les travailleurs et les travailleuses qui s'efforcent à s'organiser syndicalement en dehors des structures officielles soutenues par l'Etat, font systématiquement face au harcèlement, à des licenciements et même à des arrestations ». Ils enchaînent : « Les manifestations pacifiques sont brutalement réprimées et des locaux syndicaux sont fermés de manière arbitraire ».

«Depuis 2013, la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) attend en vain une reconnaissance légale officielle», pourtant, soulignent-ils, « une procédure qui en vertu de la loi ne requiert pas plus de 30 jours ».

Ces syndicats autonomes revendiquent de Genève la reconnaissance officielle et la certification immédiate de la CGATA ainsi que toutes les organisations syndicales indépendantes. Ils revendiquent en outre la réintégration de tous les syndicats licenciés et suspendus en raison de leur engagement syndical. Et ils réclament l'abandon inconditionnel de toutes les procédures judiciaires à l'encontre des dirigeants et adhérents syndicaux.