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Football - Mouvements d'entraîneurs: Une déplorable navigation à vue

par M. Zeggai

  Moez Bouakaz a quitté le MCO pour atterrir à l'USMBA. Rachid Taoussi a résilié son contrat avec le CRB pour rejoindre l'ESS sans entraîneur depuis la démission de Benchikha Abdelhak. Le président du RCR, Mohamed Hamri et ses conseillers ont pris comme référence l'accession de l'ASAM pour ramener Cherif Hadjar. Comme si la réussite d'un club dépend de certaines circonstances et non d'un véritable projet sportif. Liamine Bougherara est convoité par plusieurs clubs, à l'image du CRB, le MOB, la JSMS, la JSK et l'ASMO. A la JSK, on annonce le retour de Djamel Menad pour avancer le lendemain d'autres noms tels Franck Dumas, Luis Fernandez ou un grand entraîneur allemand.

A l'USMA, le nouveau directeur, Serrar Abdelhakim, a mis fin aux fonctions de Miloud Hamdi bien avant la fin du championnat. Pour le remplacer, il a fait appel au Bosnien Mesa Bazdarevic. Au MCO, le président Belhadj Ahmed a bien « senti » le coup en engageant un entraîneur de renom, Badou Zaki, pour calmer l'ardeur des fans. L'Espagnol Josep Maria Noguès Salvatella a annoncé son départ du Paradou AC. Du côté de Médéa, le mariage d'amour entre l'OM et Slimani a pris fin laissant place à de nombreuses spéculations. Par contre, l'incertitude règne chez les autres formations. Le MOB, malgré son retour parmi l'élite, se retrouve sans entraîneur après le départ du coach Ait Djoudi, de retour au Maroc, d'après notre source.

A El-Harrach, la guerre des clans se poursuit quant à la question du staff technique. Djaâfer Bouslimani, un membre du directoire, veut imposer le maintien de l'entraîneur Azziz Abbès, alors que Mohamed Laib exige le changement pour faire revenir Salem Laoufi qui ne fait pas l'unanimité chez les Harrachis. Au CABBA, les négociations ont commencé avec les Mounir Zeghdoud (ex-JSMB) et le Tunisien Lassaâd Dridi pour savoir qui sera le patron de la barre technique du Ahly. A Chlef, le public de l'ASO insiste sur Slimani (ex-OM), mais Abdelkrim Medouar, certainement occupé par sa campagne pour l'AG élective du futur président de la LFP, et le manque de moyens financiers, est en train de temporiser pour mieux gérer ce dossier.

Chez les Asémistes, plusieurs noms ont été cochés, ceux de Lakhdar Adjali, Cherif El Ouazani, Bougherara, Rachid Bouarrata et d'autres qui sont sur le calepin des responsables oranais. Au Widad de Tlemcen, avec la venue du nouveau président de la SSPA, on parle de Bouali Fouad qui pourrait faire son come-back. Cependant, c'est le flou total chez le MCS, la JSMB, l'ASAM et l'USB. Par ailleurs, seuls le MCA, la JS Saoura, le CSC, le NAHD et le DRBT ont décidé d'opter pour la stabilité.

Compte tenu du nombre élevé de mouvements d'entraîneurs, la situation du football algérien ne prête guère à l'optimisme. Encore plus, notre football se dirige droit vers le mur à partir du moment où la rue commence par dicter sa loi et les joueurs qui « renvoient » les entraîneurs sans se soucier des répercussions que cela peut engendrer. Combien de techniciens ont été obligés de plier bagage par les supporters ou les joueurs eux-mêmes ? Aujourd'hui, c'est clair, c'est la rue qui pilote les changements des entraîneurs. Et il ne faut pas s'étonner car cette situation reflète bien l'anarchie et le non respect des valeurs. Les responsables des clubs ne sont là que pour se servir au détriment du développement du football.

La seule issue pour sortir le sport-roi algérien de son marasme est de changer la mentalité, la priorité des priorités. Sinon, le reste n'est qu'une chanson qui date depuis des années qui nous a fait perdre de nombreuses générations de footballeurs. Plus grave encore, certains présidents de club recrutent des joueurs avant les entraîneurs et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces mêmes entraîneurs acceptent cette nouvelle méthode de gestion, made in Algeria. Le football algérien vit tout cela, accablé en outre par les affaires et miné par une gouvernance sportive approximative et pleine d'anarchie, de bricolage et d'incompétence. Chez nous, tout est permis et rien ne bouge. Comme quoi, « quand l'argent parle, la vérité se tait ».