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Selon le chef du bureau de Constantine
de la fédération des boulangers, M. Abdelaziz Bouguerne,
l'apparition au cours de ce Ramadhan d'un phénomène inattendu se traduisant par
un changement radical dans les habitudes alimentaires des citoyens
constantinois a fait subir au secteur de la boulangerie des dommages
importants. Ces dommages se sont traduits par la mévente du pain classique et
par conséquent par la fermeture de plusieurs boulangeries qui, durant les
journées de carême, ont travaillé à perte. Et, plus grave encore, cela a
provoqué le départ des investisseurs qui s'étaient établis ces dernières années
à Constantine en ouvrant des boulangeries pour fabriquer et commercialiser en
permanence le pain dit « rotatif », cette variété , semble-t-il, n'étant plus
prisée par les consommateurs. « S'il y a bien un secteur qui a subi des
dommages durant ce Ramadhan c'est celui de la boulangerie. Durant ces 20
derniers jours, a-t-il affirmé, les boulangers de la
wilaya ont subi de grosses pertes en pain cuit et en pâte préparée à la cuisson
à cause des méventes », nous a révélé M.Bouguerne,
hier, non sans une certaine inquiétude. Selon lui, le coupable du désastre est
bien la galette maison, fabriquée maintenant quotidiennement par les ménagère
et très prisée par les consommateurs auxquels elle est servie chaude. Ils la
préfèrent désormais au pain classique ou amélioré. « De nombreux boulangers ont
fermé boutique », a poursuivi notre interlocuteur. « Au début de Ramadhan, nous
avions mobilisé sous la contrainte plus de 170 boulangers de la wilaya en leur
assignant la mission de fabriquer le pain pour couvrir les besoins de la
population durant cette période. Ces derniers ont travaillé à côté des quelques
investisseurs qui sont venus d'autres wilayas et se sont établis à Constantine
pour ouvrir des boulangeries au centre de la ville et dans les quartiers
périphériques pour fabriquer plusieurs variétés de pain et mettre fin au
déficit dont souffrait la wilaya. Aujourd'hui, à une dizaine de jours de la fin
du mois de carême, il ne reste plus qu'une trentaine de ces boulangeries qui
sont ouvertes », indique-t-il. « Quant aux investisseurs, au nombre de cinq,
ils ont tous fermé parce qu'ils n'ont trouvé personne à qui vendre leur pain
rotatif », a révélé notre interlocuteur.
Ajoutant qu' « il est peu probable qu'ils reviennent après le Ramadhan, puisqu'ils ont mis en vente leur matériel de boulangerie ». Voulant savoir pourquoi les boulangers ne fabriquent pas, eux aussi la galette maison, notre interlocuteur a rétorqué qu'ils avaient effectivement pensé à cette alternative, mais ils se sont heurtés à des difficultés autant techniques qu'économiques. « Franchement, la wilaya n'a jamais connu un tel désastre pendant le Ramadhan. C'est imprévisible et totalement inédit ! », s'est écrié le représentant de la fédération des boulangers. |
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