Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Elles avaient été érigées, récemment, sur les terrasses: Cinquante constructions illicites rasées à la cité «Perret»

par S. M.

  Cinquante constructions illicites érigées sur les terrasses de la cité ?Mouloud Feraoun' (ex cité Perret) au centre-ville ont été rasées, lundi, par les services techniques de la commune d'Oran, sous la supervision du chef de la daïra du chef-lieu de la wilaya, a-t-on appris de sources autorisées.

«L'opération s'est déroulée dans le calme et aucun incident n'a été déploré», précisent les mêmes sources. L'opération de «libération» des terrasses de cette cité a été menée conformément, aux instructions du chef de l'exécutif local suite à des plaintes des habitants de cette cité. Les travaux de démolition ont nécessité la mobilisation de moyens humains et matériels vu que les squatters ont construit en dur sur les terrasses de plusieurs immeubles.

La cité ?Mouloud Feraoun' ou cité ?Perret', comme aime l'appeler les Oranais, tombe en décrépitude. L'insouciance bat son plein dans cette cité qui se dégrade, de jour en jour, par faute d'entretien et par manque de civisme de certains de ses occupants. Les habitants de cette cité construite, durant la période coloniale, dénoncent la dégradation accélérée des immeubles, l'amoncellement des ordures domestiques et autres déblais et le squat des parties communes. Ce dernier phénomène ainsi que l'absence d'entretien ont eu pour conséquence directe, l'accélération de la dégradation des immeubles, dans cette cité.

Depuis la dernière opération de réhabilitation, menée par les services techniques de l'OPGI, la situation des lieux n'a cessé de s'empirer, regrettent des habitants. L'absence d'entretien des immeubles de cette cité est à l'origine de nombreux désagréments pour les occupants, mais ces derniers ne sont pas, pour autant, exempts de tout reproche.

L'incivisme et les incivilités de certains occupants de ces lieux ont donné le coup de grâce à cette cité en ruine. Outre l'insalubrité galopante, certains occupants ont procédé à des aménagements sauvages non seulement de leurs appartements mais aussi dans les parties communes sans aucun respect des normes requises en matière d'urbanisme et d'architecture. Il y a lieu de signaler que des dizaines de mal-logés venus de plusieurs quartiers de la ville d'Oran, ont organisé, il y a une dizaine de jours, un sit-in de protestation, devant le siège de la daïra d'Oran.

Les contestataires sont des demandeurs de logements qui ont déposé des demandes auprès des services de l'OPGI, depuis plus de 2 décennies mais qui n'ont toujours pas bénéficié d'un logement. Certains affirment avoir déposé leur dossier, depuis 1975. « Aucune suite n'a été réservée à ce jour à nos demandes », indique un père de 4 enfants.

« J'occupe une pièce chez des parents depuis 10 ans. J'ai déposé une demande de logement social, depuis plusieurs années et à ce jour, je n'ai rien vu venir. Nul ne peut nier les efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre l'habitat précaire et la prise en charge des familles qui occupent des immeubles menaçant ruine. Mais nous aussi répondons à tous les critères, toutefois nos demandes n'ont pas été prises en charge depuis des années », dira un représentant des protestataires.

Et d'ajouter « nous aussi, vivons dans des conditions précaires. Je touche un salaire de 25.000 DA et je loue un F2 à 15.000 dans la banlieue », dira ce père de 3 enfants. Ces familles précisent, également, que la Commission d'attribution, chargée d'étudier les dossiers des postulants ne s'est jamais penchée sur leur cas, puisque jusqu'à présent, aucun demandeur ayant déposé son dossier, dans les années 90 et bien avant n'a obtenu un logement.