Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

60 tonnes saisies depuis l'année 2000: Le pillage du corail algérien se poursuit

par M. Aziza

Le président de la Commission nationale de la pêche, Hocine Bellout, a prôné encore une fois l'application rigoureuse de la législation sur l'exploitation rationnelle du corail rouge algérien qui demeure victime d'une mafia aux ramifications internationales.

Hocine Bellout a dénoncé les graves dépassements qui affectent cette ressource en affirmant que l'extraction se fait toujours avec des méthodes «barbares» qui menacent les niches coralliennes. Notamment l'utilisation de la croix de Saint-André qui engendre des dégâts colossaux sur le fond marin et l'écosystème aquatique.

Notre interlocuteur a précisé que le corail volé par la mafia atterrit en Tunisie puis en produit semi-fini en Italie pour qu'il soit après commercialisé légalement sur les marchés internationaux. Trois Tunisiens ont été arrêtés le mois de mai dernier en flagrant délit. Le trafic et le pillage du corail algérien, très prisé pour sa qualité, est toujours d'actualité, en dépit de la suspension de son exploitation.

Selon M. Bellout, pas moins de 60 tonnes de corail ont été saisies et 27 Tunisiens ont été arrêtés par les services de sécurité entre l'année 2000 à nos jours. En rappelant que les pratiques illégales et l'exploitation sauvage de la pêche du corail avait poussé les autorités algériennes à suspendre en 2001 l'exploitation du corail. Le président de la Commission nationale de la pêche a affirmé que l'Algérie est le pays le plus riche en corail rouge dans le bassin méditerranéen et que, en 2007, les autorités algériennes ont fait appel à des experts français pour évaluer les ressources coralliennes disponibles et proposer les schémas d'une gestion rationnelle et durable. Deux navires, le Janus 1 et le Janus 2 ont tracé une cartographie aquatique des niches coralliennes très peuplées de Skikda, Annaba jusqu'à El-Kala. Une étude analytique des données, précisant la localisation, la densité, la croissance et l'état des peuplements du corail.

Pour M. Bellout, les autorités ont entre les mains la cartographie et les résultats de cette étude qui leur permet de contrer le braconnage du corail en accentuant le contrôle près de ces niches. Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Kamel Chadi, avait annoncé, rappelons-le, que l'exploitation du corail sera effective en 2018.