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Révision de la Loi sur les hydrocarbures: Le processus est «très complexe»

par Ghania Oukazi

Sonatrach/Pertamina Algérie et Talisman, une filiale de Repsol ont signé, hier, un contrat d'ingénierie, de procurement et de construction avec Bonatti «dans le but d'augmenter des capacités de réinjection de gaz dans champ pétrolier de Menzel Ledjmet (Hassi Messaoud).»

C'est ce qui a été annoncé, hier, au siège de Sonatrach, par les représentants de la filiale. Abdelmoumène Ould Kaddour préfère, cependant, préciser que «le plus important dans ce contrat, ce n'est pas la réinjection du gaz mais l'augmentation des capacités de production de brut qui devront passer d'environ 15.000 à 30000 b/j.»

Le P-DG de Sonatrach a noté qu'«il a fallu plus d'une année de discussions pour qu'on signe ce contrat.» Il expliquera que «c'est une opération de ce qu'il y a de plus normal, les champs, c'est comme un être humain (?), on voit s'il y a plus de capacités, on les réoriente, avec le temps, on les connaît mieux, on décide donc de ce qu'on va exploiter.» Lors du point de presse qu'il a animé, hier, à l'issue de la cérémonie de signature du contrat, Ould Kaddour dira, à propos de la révision de Loi sur les hydrocarbures que «le processus est en cours, nous essayons de comprendre tous les aspects possibles et imaginables, pour attirer les investissements étrangers, on a pris 3 ou 4 bureaux étrangers (?) il faut savoir comment vendre la loi, on a des contacts avec nos partenaires pour savoir qu'est-ce qu'ils veulent voir changer dans cette loi, les étrangers sont, de plus en plus, intéressés par l'Algérie.» Américains, Français, Italiens, Anadarko, Total, ENIE, sont, dit-il en outre, «en train de nous pousser pour aller plus dans le développement des champs que nous avons (?).» Il juge le processus de révision de la loi «très complexe parce qu'il faut faire intervenir beaucoup de monde, plus tôt on prépare une loi attractive, plus ce serait bien pour le pays, beaucoup d'étrangers attendent pour venir investir en Algérie.»

Leurs attentes ? «Ils apportent l'argent et la technologie, ils veulent un retour sur l'investissement, l'aspect taxes et fiscalités est le plus important pour eux, ainsi que les risques à prendre en charge, quand ils investissent un dollar, ils veulent savoir combien il leur rapporte.» A propos de l'avenir du pétrole en Algérie, il espère «qu'il se stabilise autour du cours actuel.» Un baril entre 70 et 75 dollars est pour lui «le juste prix pour la production et la consommation, mais il y a tellement de conflits (?), c'est trop d'éléments qui entrent en jeu pour qu'on puisse savoir comment ça va être, c'est tellement volatile !»

La stratégie SH 2030 permet à Sonatrach, selon lui, de «regarder tout ce qui est possible de faire pour améliorer la situation dans les hydrocarbures, gaz de schiste (?) ; des études ont été faites sur Hassi Messaoud en interne, augmenter de 1 ou 2%, on aura des capacités bien plus importantes.» Il rappelle qu'«avant, on forait partout, aujourd'hui, on essaie de comprendre la géophysique de notre pays, on oriente notre politique d'exploitation, on va vers des zones bien précises pour développer ce que nous avons découvert.» Il fait savoir que l'année dernière, il y a eu 31 découvertes «petites mais mises l'une à côté de l'autre, elles sont, extrêmement, économiques.»

A propos de la rencontre que Sonatrach organisera les 24 et 25 juin prochains, il notera que «la date a été annoncée depuis longtemps pour donner le temps aux entreprises nationales de s'organiser, les portes sont ouvertes à tout le monde, notre objectif est d'intéresser, réellement, les entreprises nationales publiques et privées pour qu'elles puissent réaliser ce que nous voulons, pour Sonatrach, c'est fondamental d'avoir de plus en plus d'entreprises locales.» Il estime que la rencontre est «extrêmement importante pour Sonatrach, pour découvrir certaines entreprises qui ont un savoir-faire et qu'on puisse les intégrer dans notre plan de développement.»

A une question sur l'affaire BRC, le P-DG répond «c'est du passé, j'ai payé, ma famille a payé, notre pays a besoin de sérénité, de calme, regardons l'avenir pour l'avoir meilleur, le pays le mérite.»

Jeudi, le P-DG de Sonatrach se déplacera à Skikda. «On essaie de vendre la stratégie SH 2030, de motiver les gens pour qu'elle devienne la leur,» dit-il. Tout au début de son point de presse, Ould Kaddour a souligné que «ce rituel de la communication est très important pour nous, pour vous faire part de ce qu'on est en train de faire, à Sonatrach, à travers vous (les journalistes ndlr), nous communiquons avec la population algérienne.»