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Dégradation du cadre de vie et un taux de chômage très élevé: Fellaoucène? un village agricole en quête de réhabilitation

par Rachid Boutlelis

  La population du village Fillaoucène, communément appelé ?El Qaria', situé à la sortie nord-ouest de la municipalité d'Aïn El Turck et dépendant, administrativement, de celle de Bousfer, estimée à environ 7.300 âmes, semble compter le taux le plus élevé de chômage, dans la contrée côtière d'Aïn El Turck. En effet, l'oisiveté qui s'identifie à travers ces nombreux jeunes, errant sans but précis, fait partie du décor de ce village qui s'étend sur environ 40 ha, ayant été inauguré en 1977, dans le cadre d'une formule pour la résorption de l'habitat précaire. Ce malheureux état de fait argumente probablement, le phénomène de la violence qui constitue l'essentiel de l'ambiance à ?El Qaria' où les habitants n'ont pas cessé de dénoncer les violents affrontements sanglants entre de jeunes et moins jeunes délinquants, armés jusqu'aux dents. Les témoignages unanimes des habitants, très inquiets par cette violence, révèlent que, des jeunes du bidonville communément appelé ?oued namousse', en référence au ru desséché qui le traverse, seraient à l'origine de cette guerre des clans. Nos interlocuteurs affirment, également, que le climat délétère qui prévaut, désormais, dans leur lieu de résidence, a poussé nombre de familles à brader leurs habitations pour fuir cette situation de déliquescence extrême alors que d'autres s'apprêtent à les imiter. « Ce malheureux état de fait suscite un pincement au cœur chez les anciens de notre village où la badauderie est déconseillée à la tombée du soir », ont fait remarquer des habitants abordés par ?Le Quotidien d'Oran' avant de renchérir : « il existe un ancien cantonnement de la garde communale dans notre village où il était prévu en principe l'installation d'une brigade de la gendarmerie nationale. Il serrait plus sage de réaliser ce projet, grandement important pour le rétablissement de l'ordre et du bien-être de toute une population. Par le biais de nos représentants de notre comité de quartier, nous avons adressé un nombre indéterminé de requêtes aux autorités concernées qui n'ont, jamais, été prises en considération ». Cette triste équation illustre parfaitement, la déplorable situation dont est confrontée l'ensemble de la population de ce village, comble de l'ironie réputée à vocation agropastorale où les rares agriculteurs des exploitations agricoles collectives, EAC, envisagent d'abandonner ce qui reste de leurs lopins de terre et ce, en raison de l'obstruction du lit de ?oued namousse' par des déblais provenant de constructions illicites qui poussent comme des champignons. En effet, l'eau de cette rivière était utilisée pour l'irrigation des cultures maraîchères, qui ceinturaient jadis ce village constitué, lors de sa réalisation de 150 habitations. Toujours est-il que selon les déclarations glanées par ?Le Quotidien d' Oran' les occupants du bidonville ?oued namousse' rejettent le fait d'être taxés comme bouc-émissaire, dans cette violence, en faisant remarquer que « les habitants d'El Qaria ne sont pas innocents dans les violences qui empoisonnent leur ambiance. Nous sommes des familles sinistrées et revendiquons un relogement et demandons que le wali prenne en considération nos doléances. Nous avons, à maintes reprises, saisi les responsables locaux à ce sujet mais, malheureusement, nous n'avons encore rien vu venir ».