La
flambée des prix durant la première semaine de Ramadan est un phénomène
récurrent, en Algérie. Toutefois, cette année, 18 jours se sont écoulés et la
tendance haussière est toujours d'actualité. Pire encore, la hausse des prix a
touché d'autres produits qui étaient, jusque là,
épargnés, alors que d'autres ont encore grimpé, comme l'oignon rouge. Ce légume
cédé à 100 DA, les premiers jours du mois sacré, est proposé à 150 DA, au
marché populaire d'El hamri. La pomme de terre a
aussi gagné quelques dinars, pour atteindre les 65 DA contre 50, au début du
mois de Ramadan. En effet, la mercuriale a commencé à s'affoler, dangereusement
à quelques jours du Ramadan, avec des prix qui ont quasiment doublé. Mais au
18ème jour du mois sacré rien n'a changé. Est-ce une flambée conjoncturelle de
quelques jours ou alors s'agit-il d'une véritable saignée programmée des
budgets des ménages ? Ni la disponibilité des produits et encore moins les
«assurances» des responsables ne semblent freiner les agissements
incompressibles de certains commerçants et intermédiaires qui se frottent les
mains, à la moindre occasion, sans trop se soucier du pouvoir d'achat des
citoyens qui peinent à joindre les deux bouts. La spéculation et la hausse touchent
tous les produits. Au rayon boucherie, la volaille prend des ailes. Le poulet
entier est vendu entre 360 et 380 DA le kg, et entre 400 et 420 le kg, au
détail ; une nette hausse après des prix variant entre 320 et 360 DA, il y a
quelques jours. La fièvre a touché, aussi, la dinde, le kilo d'escalope est
cédé entre 980 et 1.000 DA et les autres parties entre 400 et 500 DA le kg,
contre 800 DA pour l'escalope et 400 DA, le kg pour les autres parties, il y a
quelques jours. Pour ce qui est des légumes et des fruits, la courgette, prisée
au mois de Ramadan, est proposée à 100 DA, la carotte à 80 DA, alors que la
laitue est cédée entre 140 et 150 DA, le kg. Le prix de la tomate de saison
varie entre 100 et 120 DA le kg selon la qualité et le calibre. Les haricots
verts sont cédés à 200 DA le kg. Selon certains détaillants, la multiplication
des intermédiaires est à l'origine de l'envolée des prix des viandes blanches.
D'autres l'expliquent par l'éternelle équation de l'offre et la demande. Pour
les professionnels du secteur «il faut qu'il y ait une stratégie claire pour
arriver à, vraiment, réguler le marché. Celle-ci ne peut être efficace que si
on prend en compte les besoins réels de notre marché local pour qu'on puisse,
par voie de conséquence, organiser tous les maillons de la production, afin
d'éviter tout dérèglement ou, écart démesuré en matière des tarifs) », assure
un professionnel.
Cette
hausse est due, selon un boucher, à l'absence d'un plan de production agricole
stable. Chacun se livre alors à la spéculation et les prix ne peuvent
qu'augmenter. La hausse est aussi justifiée, en grande partie, par
l'interruption volontaire du travail de certains éleveurs avicoles qui
dénoncent la concurrence inégale qu'ils subissent de la part des éleveurs non déclarés.
Pour les fruits, la pêche et l'abricot sont à cédés à 350 et 200 DA, le kg
respectivement, la fraise à 350 DA, la nectarine à 400 DA, la pastèque à 50 DA,
le kg , les bananes entre 280 et 320 DA le kg, alors
que la datte est cédée entre 450 et 600 DA le kg, selon la qualité proposée.
Des prix qui dissuadent les consommateurs les plus téméraires.