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Près de 20.000 interventions durant les deux premières semaines de ramadhan: 900 commerçants traduits en justice et 42 commerces proposés à la fermeture

par J. Boukraa

Des commerçants et des producteurs de mauvaise foi profitent de la période du mois de ramadan où la consommation des produits alimentaires augmente pour mettre sur le marché des produits de mauvaise qualité.

Pour faire face à ces dépassements et préserver la santé du consommateur, la direction du commerce avait mis en place un important dispositif de contrôle. Ainsi, durant les deux premières semaines du mois sacré, près de 9.000 interventions ont-elles été effectuées par les agents de la direction de commerce. Elles se sont traduites par 42 propositions de fermeture et près de 900 commerçants traduits en justice. Les sorties sur terrain ont touché les marchés, les grossistes, les détaillants, les boucheries, les boulangeries, les crémeries, les fast-foods, etc.

Pour ce qui est du contrôle de la qualité 5.056 commerçants ont été contrôlés et 375 infractions ont été enregistrées pour défaut d'hygiène, vente de produits impropres à la consommation. Aussi, plus de 5 tonnes de marchandises impropres à la consommation (produits laitiers, viandes, produits carnés, boissons, gâteaux, arantèles?) ont-t-elles été saisies. Avec la hausse de la consommation durant ramadan une multitude de produits d'origine douteuse apparaissent sur les étals et sont écoulés sur le marché informel. Beaucoup de producteurs activent uniquement pendant les périodes de forte consommation et changent d'activité par la suite. Le manque d'implication des consommateurs pour faire face à ces produits douteux ne fait qu'accroître le risque des ces produits.

En effet, depuis le début du mois de carême, nous assistons à des changements à tous les niveaux. Des changements qui n'ont rien de surprenant en cette occasion religieuse spécifique. Ce mois est aussi synonyme de tous les dépassements en matière d'hygiène, vente de boissons comme le Charbet dans des bouteilles d'eau minérale usagées, vente de bourek, grillades et autres plats préparés dans la rue et vendus à même le sol.

Pour ce qui est des pratiques commerciales, le bilan de la direction de commerce fait état de 3.878 interventions, 550 infractions et 27 propositions de fermeture. Des infractions sont liées à l'absence de registre de commerce, défaut de facturation, défaut d'affichage de prix, opposition au contrôle ont aussi été enregistrées. Le chiffre d'affaire dissimulé, c'est-à-dire les opérations commerciales pratiquées sans factures, avoisine les 40 milliards de centimes. L'activité commerciale est totalement bannie étant donné que de nombreux opérateurs s'affairent à acheter et à revendre sans accompagner leurs transactions d'une quelconque facture, ne serait-ce que pour dissimuler leur acte. Le défaut de facturation, pratique interdite et sévèrement réprimée par le code du commerce, revient dans la majorité des commerces visités par les agents de la direction régionale du commerce après les deux insolubles problèmes du défaut d'hygiène et la vente de produits impropres. Si ces chiffres révèlent une partie de l'iceberg, la face cachée demeure sombre avec une menace sur la balance commerciale qui peut être sérieusement mise à rude épreuve.

Pour rappel, près de 150 brigades d'inspection ont été mises sur pied à Oran avec comme mission le contrôle de l'hygiène, la qualité et les pratiques commerciales durant le mois de ramadhan. Les brigades vont cibler les commerces dans les 26 communes de la wilaya. Ces brigades étaient à pied d'œuvre tout au long de la semaine et en dehors des heures de travail pour contrôler la conformité des marchandises aux normes d'hygiène et de conservation des produits. Les agents de contrôle ont comme principale mission de lutter contre toute forme de spéculation, à l'origine de la flambée injustifiée des prix. Le contrôle des prix des produits alimentaires a touché des produits subventionnés comme le lait, la semoule, la farine. Les contrôleurs se sont intéressés aussi aux produits sensibles et périssables comme les dérivés du lait, les viandes, les gâteaux.