Le ressort semble être cassé entre le sélectionneur national, Rabah Madjer et le président de la FAF, Kheireddine Zetchi. Les deux hommes se livrent à une guerre froide, dont les conséquences seront néfastes pour l'équipe nationale.

Madjer, qui n'a pas encore digéré les critiques de Zetchi concernant la prestation de l'équipe nationale lors des deux derniers matches amicaux contre l'Arabie saoudite et l'Iran, persiste et signe que son « bilan est positif ». Dans le même temps, Zetchi a émis le souhait de voir « une équipe se dessiner le mois de juin », après les matches amicaux contre le Cap-Vert (hier) et le Portugal (le 7 juin).

Madjer, qui reste allergique à la moindre critique, a également épinglé la FAF et son président quant à la programmation du match amical contre le Portugal à Lisbonne le 7 juin à 20 h 15. Madjer a dégagé sa responsabilité quant à une éventuelle défaite ou mauvaise prestation de l'équipe nationale car, a-t-il averti, les joueurs se mesureront aux champions d'Europe en titre alors qu'ils observeront le jeûne. Selon le sélectionneur, les joueurs n'évolueront pas avec toutes leurs capacités physiques, l'horaire du match devant intervenir un peu plus d'une heure avant la rupture du jeûne au Portugal. En ce sens, le sélectionneur national s'en est pris, lors de la conférence de presse de mercredi dernier, à la FAF et à son président qui auront mal négocié le contrat du match amical Portugal - Algérie. A la FAF, on a révélé que Zetchi a piqué une colère noire en écoutant les propos tenus par Madjer. Il faut donc s'attendre à une réplique de la part du président de la FAF qui n'a pas la langue dans sa poche, surtout qu'il a déjà secoué Madjer par ses remarques et critiques. Ainsi, Madjer n'avait pas cessé de narguer Zetchi lors de la conférence de presse surtout quand il avait évoqué la préparation de l'équipe nationale pour la CAN-2019 dont la phase finale est prévue au Cameroun. Il aura signifié à Zetchi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner, bien qu'il eût été déchargé de la mission d'entrainer l'équipe nationale A' des joueurs locaux. Madjer s'est dit « serein » et refusé d'évoquer son départ de l'équipe nationale. Il a fait observer que la question relative à ce sujet devrait être posée à Zetchi. Le message de Madjer est clair : il ne compte pas démissionner, et c'est à Zetchi de le limoger afin qu'il puisse bénéficier des indemnités financières prévues dans le contrat le liant à la FAF.

La guerre froide entre les deux hommes est donc bien lancée. A ce propos, le compte-rendu de la conférence de presse de Madjer n'a pas été publié sur le site officiel de la FAF, ce qui laisse supposer que la fédération aurait mal digéré le message de Madjer. Toutefois, le salut du sélectionneur national ne peut venir que des résultats de l'équipe nationale. Or, Madjer a anticipé sur une éventuelle défaite contre le Portugal en faisant porter le chapeau à la FAF qui a, a-t-il soutenu, « mal négocié » la programmation de la rencontre.