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Pour des complications liées au jeûne: Plus de 400 personnes prises en charge par les Urgences de l'EHU

par J. Boukraâ

  Depuis, le début du mois de Ramadan les services d'urgences enregistrent une importante hausse des fréquentations, à la fois de ceux qui souffrent de maux liés à la digestion, mais aussi ceux qui y sont très sensibles, comme les cardiaques, les diabétiques et les hypertendus, entre autres. A titre d'exemple, depuis le début du mois sacré et jusqu'à mercredi dernier, les équipes des urgences médicales de l'Etablissement hospitalier et universitaire 1er Novembre d'Oran ont pris en charge près de 400 de personnes souffrant de différents malaises liés au jeûne a-t-on appris de la cellule de communication de cette hôpital. En effet le mois de Ramadan s'accompagne de changements importants dans les habitudes de vie. Ce changement de mode de vie peut, dans certains cas, se répercuter sur la santé des jeûneurs. Pour les malades chroniques, le changement d'horaire du régime médicamenteux peut provoquer des crises convulsives. Les plus fréquentes étant de loin les maladies cardio-vasculaires. Il peut s'agir d'hypertension due aux changements des habitudes alimentaires ou au décalage des prises médicamenteuses. Près de 160 cas soit de 40% des admissions pour maladie le sont essentiellement pour colique néphrétique, intoxications alimentaires, vomissements, inflammation du colon. L'alimentation n'étant pas équilibrée et les repas décalés, beaucoup de patients consultent, également, pour des pathologies digestives comme la dyspepsie (brûlures d'estomac). Le jeûne est l'équivalent d'une «vidange» pour le corps. Il permet, en effet, à ce dernier de se reposer l'espace d'un mois. Mais ces bienfaits ne sont pas le cas de tout le monde. La quantité ne sert à rien si l'on multiplie des plats beaucoup plus nocifs que bénéfiques. Les jeûneurs justifient leur déchaînement sur le repas de l'Iftar, par la faim.

Les services des Urgences médicales de l'EHU 1er Novembre d'Oran, ont aussi pris en charge plus de 220 personnes souffrant de différents problèmes de santé : hypotension artérielle, maladies cardiaques et diabète. Chaque Ramadan, plusieurs malades chroniques finissent à l'hôpital. Motif : ils ne se plient pas aux conseils de leurs médecins et en font à leur tête. Or, les malades chroniques en particulier, sont tenus de rester vigilants et de se référer à leurs spécialistes. Pour les maladies chroniques le service a reçu 149 cardiaques, 59 diabétiques et 21 personnes soufrant de problèmes respiratoires. En effet, dans certains cas les patients présentant une maladie chronique, notamment ceux qui prennent, quotidiennement, des médicaments, sont dispensés du jeûne, et il faut les encourager dans ce sens. Pourtant, certains tiennent à jeûner, convaincus de se sentir bien, et d'être en mesure de réussir leur jeûne, sans se mettre en danger.

Malheureusement, ces patients ne consultent pas systématiquement, leur référent médical avant de prendre cette décision, persuadés qu'il s'acharnera à vouloir les dissuader de jeûner, et ils ne le consultent pas non plus pendant le mois de Ramadan, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent aux urgences pour une grave complication de leur maladie. Dans ce cadre une campagne de sensibilisation et de dépistage de maladies chroniques, lancé depuis le début du mois de Ramadan par l'Etablissement public de Santé de proximité (EPSP) Front de mer, à la Mosquée ?Ibn Badis' a connu une affluence plus que satisfaisante, estiment les organisateurs. Menée sous l'égide de la direction de la Santé et de la Population de la wilaya d'Oran, en collaboration avec la direction des Affaires religieuses et la Mosquée ?Ibn Badis', la campagne vise, également, un dépistage grand public, contre les pathologies chroniques tels que le diabète ou encore l'hypertension artérielle. Selon les promoteurs de la campagne qui entame, cette année, sa quatrième édition, «les objectifs restent divers : encourager les jeûneurs à adopter des modes alimentaires sains et adaptés, donner des conseils pratiques pour assurer un jeûne sans danger sur la santé et faire des dépistages, grand public, pour certaines maladies chroniques comme le diabète et l'hypertension.»