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Le mois de ramadhan et les bienfaits du jeûne (1ère partie)

par Mohammed-Amine Bekadja*

Le carême ou le jeûne est un rituel très ancien ayant existé dans les toutes premières sociétés. Dans les religions monothéistes, la notion de jeûne est retrouvée chez les juifs, chrétiens et musulmans mais à des degrés différents.

Dans la religion musulmane, le jeûne est assimilé à la notion de sacrifice par l'abstinence pour les aliments, les boissons et les relations sexuelles, mais ces aspects sont purement «physiques». Le jeûne du mois de ramadhan est surtout une démarche spirituelle.

Quelles sont les retombées spirituelles du mois sacré de ramadhan

L'homme a été créé par Dieu pour être son vicaire sur terre et pour cela il a été investi d'une double mission, très lourde de responsabilités :

-reconnaître l'existence de Dieu au travers de ses signes, à découvrir par l'exploitation des connaissances des sciences de la vie et de la terre.

-établir un code de conduite morale afin que tous les êtres puissent vivre ensemble en société et en toute quiétude. En Islam, parmi les mois du calendrier hégirien, il en est un qui est très particulier : c'est le mois de ramadhan. 9ème mois de l'année, il correspond en quelque sorte au plan spirituel, à une naissance après une longue gestation. Son caractère sacré est lié au fait que c'est au cours de ce mois, que le Saint Coran fût révélé, qu'en dehors des quatre actes de foi liés à la pratique religieuse, le jeûne du mois de ramadhan est le seul qui soit purement dédié à Dieu, scellant ainsi le pacte de fidélité et de soumission au Tout-Puissant.

Le jeûne est un acte éminemment sacré, il représente un fondement des 5 piliers de l'Islam. Tous les actes cultuels de dévotion font partie des rituels qui permettent au musulman de se soumettre au Créateur et espérer ainsi son pardon, sa miséricorde pour accéder au paradis. Seul le jeûne représente un acte de piété «qui appartient à Dieu» et qui lui est entièrement dévolu.

Quel est donc ce lien qui sacralise le mois de ramadhan ?

Le mois de jeûne correspond à une période de l'année au cours de laquelle le musulman apporte une attention toute particulière à la réflexion sur sa relation avec son Créateur et les éléments créés pour lui, le sens de son existence, la spiritualité, l'esprit, la genèse de la vie, le pourquoi et le comment de cette genèse. Autant de questionnements qui vont lui permettre de s'élever au-dessus de tous les aspects physiques et matériels de son quotidien ici-bas.

Cette spiritualité est vécue quotidiennement au travers de la lecture du Saint Coran, des essais d'interprétation, de relecture de l'histoire des Prophètes, de celle des sociétés antérieures, de l'Univers et de sa création.

La méditation doit occuper une place importante, prépondérante, permettant au musulman de faire, ainsi, le bilan de sa vie présente mais aussi et surtout de corriger ses comportements.

Au cours de ce mois, l'humain reprend la place originelle qui lui sied. C'est en effet le mois par excellence où une grande opportunité est offerte à l'homme de foi, de rééduquer son âme et la recentrer par rapport à toutes les tentations que la vie d'ici-bas recèle.

Ainsi, la foi et le jeûne permettent de combattre les égarements de l'âme et d'en éteindre ou d'étouffer les penchants les plus pervers, tels que l'avarice, le mensonge, la méchanceté et la cupidité.

L'autre volet de la spiritualité correspond aux œuvres d'aumône et de bienfaisance. Sans distinction aucune, ni de préjugé de couleur, de race ou de religion, le musulman doit multiplier d'efforts de bienfaisance envers les démunis, les orphelins, les faibles, les étrangers, les malades, les enfants, et ce quel que soit le lieu où il se trouve.

Cette spiritualité va se traduire donc dans le quotidien, par des actes humanistes et humanitaires, et l'inhibition des pulsions d'égoïsme, d'agressivité, de xénophobie ou de communautarisme.

Les notions de partage, de convivialité, de tolérance, de respect de l'autre, sont autant de vecteurs de cette spiritualité véhiculée spécialement durant le mois sacré de ramadhan.

Il n'y a pas de bonheur plus exaltant que le partage du repas, après la prière de la rupture du jeûne, avec autrui.

Nous ne vivons ramadhan qu'un mois chaque année, alors profitons de cette unique occasion qui nous est offerte tant que le Tout-Puissant nous prête vie, pour réincarner dans les faits et gestes, la vie de notre Prophète Mohammed, que le Salut soit sur Lui, et sauver nos âmes de la déperdition.

A suivre

*Université Ahmed BENBELLA 1

Faculté de médecine d'Oran