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La DG du CHUO dépose une nouvelle plainte contre les résidents grévistes: La CAMRA dénonce une «affabulation»

par Sofiane M.

La direction générale de l'Hôpital d'Oran vient de déposer une nouvelle plainte contre les délégués des médecins résidents en grève depuis le 14 novembre dernier, suite à de «graves incidents» survenus, selon la partie plaignante, dimanche 20 mai en cours, dans les deux services de gynécologie obstétrique et médecine interne.

Dans son communiqué, la DG de cet établissement hospitalier explique que les médecins grévistes se sont introduits, par effraction, dans les salles de cours des deux services en question et ont usé de la force pour empêcher leurs camarades, qui avaient repris les gardes, d'accomplir leur travail. Selon la DG de l'hôpital d'Oran, les grévistes viennent de créer un « précédent» extrêmement dangereux, dans cet établissement hospitalier. La partie plaignante accuse les grévistes de violer les libertés personnelles de leurs camarades qui ont choisi de suspendre le mouvement de contestation et de reprendre le travail.

«Cet incident dangereux a perturbé le fonctionnement des deux services en question. L'ensemble du personnel de l'hôpital d'Oran s'indigne contre ces pratiques qui sèment le chaos et l'anarchie. Et de ce fait la DG s'est trouvé contrainte de saisir la justice pour mettre un terme à cette escalade de violence de la part des grévistes. Il faut préciser que de nombreux médecins résidents ont rejoint leurs postes de travail dans les services de réanimation infantile, ORL, maternité, cardiologie et pneumo-phtisiologie entre autres», lit-t-on dans le communiqué de la direction de l'hôpital d'Oran. Selon la cellule de communication du CHUO, 360 médecins résidents ont rejoint leurs postes de travail et le nombre et en augmentation constante. Le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a réagi, de son côté, suite à ce dépôt de plainte pour dénoncer une «affabulation montée de toute pièce».

«Le supposé incident date du 20.05.18 où quelques représentants du CAMRA se sont déplacés au service de Médecine interne, afin de rencontrer ses résidents à leur demande. Une discussion sereine a eu lieu, dans la salle de travail du personnel médical et qui portait sur les bases réglementaires révoquant ces forfanteries de peines et d'exclusions aberrantes. Ce qui mérite mention c'est que le surveillant ou vigile du service a essayé à maintes reprises de s'immiscer dans cette réunion. Il a quitté ensuite les lieux à la demande des résidents du service mais pour revenir quelques minutes plus tard avec les agents de sécurité de l'hôpital. Ces derniers, observant le calme voire la convivialité dans lesquelles se déroulait cette réunion ont quitté la salle, aussitôt, sans faire la moindre remarque (?) d'où notre ahurissement de ce dit rapport et cette flamboyante sournoiserie. Par ailleurs, à la Maternité, bien que de plus pressantes intimidations et menaces aient été menées contre les résidents du service, aucun résident ou représentant présent au CHU ce jour-là n'a approché le service. Cette plainte serait une affabulation montée de toute pièce », précise la CAMRA dans son communiqué. Et d'ajouter: «le Collectif se doit de rappeler à l'opinion publique que l'incompétence, l'entêtement et la mauvaise gestion de l'Administration de cet hôpital est la détente même de notre dernière action de durcissement. En effet, le directeur de l'hôpital a procédé à l'exclusion des candidats au DEMS ainsi que les résidents du CCF et d'autres résidents. Il avait refusé de se réunir avec les représentants afin d'éclaircir la démarche qui était des plus anarchique; opaque et abusive. Nuls patient, professeur, résident, employé quelconque de la structure n'est ignorant de l'état catastrophique de l'hôpital, en question, l'état de promiscuité, de vétusté et de délabrement de ses pavillons, malgré les opérations de restauration répétitives et coûteuses. Le manque paralysant de matériels, équipements, médicaments et consommables?». Le Collectif a, par ailleurs, regretté «profondément la passivité des aînés envers cette médiocrité transgressante. Le plus affligeant est de voir certains chefs user de leur autorité, pêchant dans les eaux troubles afin de parvenir à leurs propres fins, au lieu de joindre leurs voix à celles de leurs élèves dont le combat n'aurait tant duré s'il avait été soutenu par les aînés.»