En
janvier dernier, le dénommé B. Mokhtar, 62 ans, avait été condamné à cinq ans
de prison par le tribunal criminel d'Oran pour tentative de meurtre sur C.
Abdellah. Au cours d'une altercation avec C. Abdellah provoquée par le fils du
premier nommé, Mohamed Amine, le père est intervenu pour asséner un coup de
couteau au côté gauche de Abdellah qui a failli perdre la vie, n'étaient-ce
l'évacuation rapide à l'EHU 1er Novembre et l'intervention chirurgicale réalisée
dans l'heure.
Selon
plusieurs témoins, ce jour d'août 2016, l'accusé avait frappé avec un couteau
qu'il avait ramené avec lui en réponse à l'appel de détresse de son fils. Ce
que Mokhtar nie farouchement en jurant avoir ramassé un bout de fer plat sur
place, après que Abdellah l'eut frappé à la tête,
l'étourdissant pendant quelques instants. L'expertise médicale effectuée sur la
victime a conclu que la profonde blessure, longue de 5 cm, avait été provoquée
par un objet tranchant qui, selon le ministère public, ne répond pas aux
caractéristiques d'un bout de fer plat. En tout état de cause, la peine de cinq
ans de prison prononcée en première instance ne satisfait ni la défense ni le
ministère qui avait requis 12 ans de réclusion. D'où un double appel qui
aboutit à la tenue, hier mercredi, d'un deuxième procès. A la barre, l'accusé
maintiendra ses déclarations : «Je n'avais pas de couteau, j'ai frappé avec un
fer plat trouvé sur place après avoir reçu un coup à la nuque. Et je n'avais
pas l'intention de tuer», répètera-t-il avant de fondre en larmes en lançant
des gémissements. L'accusé retrouvera son calme quelques instants plus tard, au
box des accusés. Après la déposition des témoins à charge et à décharge, le
ministère public prend la parole pour déplorer que la sagesse n'ait pas pris le
pas sur la violence : «Au lieu de tenter de calmer la situation, l'accusé est
venu armé d'un couteau avec l'intention manifeste de
donner la mort», dira-t-il en requérant 20 ans de réclusion pour «cette
tentative de mort» dont les éléments moral et matériel sont établis. L'avocat
de la défense tentera de plaider la requalification de l'accusation coups et
blessures volontaires en déplorant que l'accusation n'ait pas produit l'arme
supposée du crime. Il conclura en demandant les plus larges circonstances
atténuantes pour son client. Au terme des délibérations, le tribunal délivrera
la même sentence prononcée en première instance, soit cinq ans de prison contre
B. Mokhtar.