Le
tribunal criminel d'appel d'Oran a décidé, avant-hier, de réduire la peine de
T. Djamila de la prison à perpétuité à 12 ans de réclusion criminelle pour
enlèvement et mise en danger d'une mineure de moins de 16 ans. La prison à vie
avait été prononcée, en janvier dernier, par le tribunal criminel d'Oran qui
s'était ainsi rangé aux arguments présentés par le représentant du ministère
public. Pour rappel, T. Djamila, 55 ans, employée comme femme de ménage dans
une maison à douar Boudjemaa, avait profité de
l'absence de son employeuse, un jour de juillet 2016, pour emmener la fillette
de celle-ci, mendier sur les plages de Mers El Hadjadj. En constatant l'absence de son enfant, la mère se
rendra à Arzew, lieu de résidence de T. Djamila, pour porter plainte auprès des
services de police. Elle y retrouvera une connaissance de la femme de ménage,
qui venait de faire une étrange déposition : elle avait rencontré Djamila en
compagnie d'une enfant qu'elle lui avait présentée comme étant sa propre fille.
Sachant que la femme de ménage n'avait qu'une fille adulte et prise de sérieux
doutes, la femme s'est rendue aux services de police pour alerter sur un
possible enlèvement. Lorsqu'elle apprendra qu'une plainte avait été déposée
contre elle, Djamila se rendra au commissariat de police, en tenant la fillette
par la main. Elle affirmera qu'elle avait emmenée la
petite avec le consentement de sa maman mais les investigations démontreront,
par la suite, que ce n'était pas la vérité, que Djamila avait enlevé l'enfant
et l'avait «utilisée» pour mendier sur les plages de Mers El Hadjadj. Elle sera arrêtée et inculpée par le magistrat
instructeur pour enlèvement et mise en danger d'une mineure de moins de 16 ans.
Lors
du procès de mardi, qui s'est tenu suite à l'appel introduit par la défense,
l'accusée bénéficiera de la clémence du tribunal en dépit du ministère public
qui a requis la perpétuité. Elle sera, en effet, condamnée à 12 ans de
réclusion.