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Ils écrivent une lettre ouverte à Bouteflika: Les résidents veulent des textes et des décrets

par M. Aziza

Se sentant « ignorés» par leur tutelle, les médecins résidents ont décidé d'adresser, aujourd'hui (16/05/2018), une lettre ouverte au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, demandant, ainsi, son intervention, pour mettre fin « à une grève qui vient de boucler ses six mois avec un boycott des gardes depuis déjà 21 jours ».

Face à «l'indifférence » affichée par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur, les médecins résidents qui se sont rassemblés hier, dans l'enceinte de l'hôpital «Mustapha Pacha», ont décidé d'interpeller, directement, le Premier Magistrat du pays. « Le président de la République est notre dernier recours » nous dira, Dr Mellah Nadir du CHU de Sidi Bel-Abbès.

Il affirme que le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a épuisé tous les autres recours, des rencontres de dialogue marathoniennes, des rassemblements, des marches, des conférences de presse, mais sans que cela aboutisse « à des réponses concrètes », capables de désamorcer cette crise. Les médecins résidents réclament des décrets et des textes qui garantissent l'application des engagements sur le terrain.

Car, selon le Dr Mellah, les revendications portant sur le logement, le regroupement familial, les œuvres sociales ou encore les moyens techniques dans les hôpitaux accordées par le ministère de la Santé sont certes acceptables, mais dit-il, elles manquent de clarté.

Ce sont toujours « des engagements » qui ont besoin d'être inscrits officiellement. Pour ce qui est du service civil, les résidents exigent toujours, l'abrogation du caractère obligatoire du service civil et sa substitution par des mesures incitatives. Notre interlocuteur déplore que les mesures incitatives promises existaient déjà, mais elles n'ont jamais été appliquées. « C'est là, donc, le nœud du problème » dit-il en poursuivant « c'est pour cela, qu'on exige des textes et des décrets qui seront signés, officiellement, et qui garantiront l'application des engagements pris, lors des discussions ou des négociations avec la tutelle ».

Les membres du CAMRA, réclament, toujours, l'ouverture du dialogue et attendent, toujours, une invitation officielle de la part du ministère de la Santé.

Le collectif est pour des rencontres de dialogue officielles qui seront présidées par le ministre de la Santé, en personne. Les médecins résidents venant des différentes wilayas du pays et qui se sont rassemblés à l'hôpital Mustapha, hier, ont dénoncé énergiquement, l'intervention musclée de la police contre les médecins résidents de la région oranaise, lors du rassemblement qui devait être suivi par une marche régionale à partir du CHU d'Oran jusqu'au siège de la direction de la Santé, dimanche dernier.

Un important dispositif policier avait été déployé, à Alger, près de l'APN, du Sénat, aux alentours et à l'entrée principale de l'hôpital «Mustapha Pacha», pour empêcher toute tentative de marche des résidents.