La superficie
des terres agricoles exploitées, réparties sur l'ensemble des 28 communes de la
wilaya de Tébessa, est de 312.175 ha, selon la DSA. Et pourtant la faiblesse
des rendements reste assez importante. En dépit de tout ce potentiel de SAU, la
wilaya se positionne en queue de peloton lorsqu'il s'agit notamment de la
production végétale. D'une valeur globale de près de 14 milliards de dinars
dont 66% de production animale et un taux de croissance de 10,66% durant
l'année 2016-2017, le secteur de l'agriculture à Tébessa connaît depuis des
années un fort ralentissement dû, entre autres, à des facteurs climatiques
exogènes (déficit de la pluviométrie, sécheresse). D'après la conclusion de la
commission de l'agriculture, de l'hydraulique, forêts, aquaculture et tourisme,
dans son rapport établi lors de la dernière session de l'APW, la superficie agricole
mise en valeur ne dépasse pas les 150.000 ha en réalité, en sus d'un rendement
encore faible, d'autant plus que 90% des terres agricoles demeurent exploitées
avec des moyens archaïques, sans les normes exigées. La filière d'oléiculture
s'étale, quant à elle, sur 9.475 ha dont 5.305 sont productifs, avec une
récolte de 69.000 quintaux d'olives en 2017, dont 9.400 triturés pour une
production d'huile d'olive estimée à 1 million de litres. A ce sujet, rappelons
que la wilaya de Tébessa avait bénéficié en 2009 d'un programme de 30.000 ha
d'oléiculture. La commission mandatée a soulevé aussi la question du rendement
agricole et son amélioration, avec l'adoption de techniques et moyens
d'irrigation adéquats pour une superficie irriguée actuelle de 13.662 ha,
appelée à augmenter au vu des volumes d'eau mobilisables pouvant irriguer
quelque 28.000 ha dont 8.700 de céréaliculture.
Retenons que le
taux de terres agricoles irriguées reste très faible, en comparaison avec
d'autres wilayas (Oum El-Bouaghi, Biskra). Ajoutons à
cela, les retenues collinaires réalisées par le service de l'hydro-agricole de
la DRE, celles-ci n'étant guère exploitées par les agriculteurs faute de
création d'association d'exploitants. D'autres facteurs viennent se greffer sur
un secteur agricole peu performant, déficit de pluviométrie, sécheresse et
vieillissement des ressources humaines, ainsi que le peu d'enclin des jeunes
pour investir dans des projets en agriculture. Et puis la surprise, quelque
part dans le sud de la wilaya de Tébessa. Qui aurait cru qu'un jour, on
produirait de la fraise à Betita, un trou perdu sur
la bande frontalière au climat semi- désertique ? Une expérience audacieuse
d'un agriculteur, pour qui la production de ce fruit rouge n'est plus une
chimère, sous des serres de quelques centaines de mètres carrés.
L'arboriculteur en question reconnaît que son expérience, importée de Tunisie,
pourra réussir si toutefois elle trouvera de l'aide. Des tentatives courageuses
de ce genre se sont multipliées à Marmouthia, Djarech ou encore à Houijbet,
pour récolter de l'ail, courge et limon, sauf que l'absence d'un circuit de
commercialisation fiable fait que ces agriculteurs téméraires sont obligés
souvent de changer d'activités.