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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (1ère partie)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

  Mercredi 4 avril 2018 :

Le quotidien français d'obédience chrétienne La Croix est revenu, dans une interview avec le politologue algérien Mohammed Hachemaoui, sur la «puissante police politique» qui est «plus que jamais aux commandes du pays».

L'auteur de «Clientélisme et patronage dans l'Algérie contemporaine» a déjà eu à tenir les mêmes propos sur l'ex-DRS dans les colonnes du même jounal en 2013.

L'enseignant-chercheur reproduit les mêmes clichés et il sert à certaine opinion publique française des certitudes clés en main.

Pour le site, un «raisonnement simpliste tiré par les cheveux et servi à une opinion publique française qui, paradoxalement, ignore presque tout de l'Algérie et des Algériens. Pas si sûr ! On peut cependant s'interroger. Pourquoi un tel papier maintenant dans un journal qui, peut-être, ne va pas «avaler» le fait que le Pape va, peut-être, se rendre prochainement en Algérie ?

Jeudi 5 avril 2018 :

Flagrant cas de diffamation ? Le député du mouvement Adala (parti de Abdallah Djaballah), Hacen Laribi, a proféré, sur sa page facebook, des accusations gravissimes à l'endroit du Premier ministre Ahmed Ouyahia qu'il a traité de tous les noms d'oiseaux et l'a rendu responsable de tous les maux de l'Algérie. Le député islamiste a repris à son compte des propos acerbes qu'auraient tenus un de ses «amis» dans lesquels ce dernier tombe à bras raccourcis sur Ouyahia, «Homme des sales besognes » , «Lui et son clan, chefs de file de la corruption politique en Algérie», «Symbole de «l'échec politique» et «Responsable de la situation actuelle du pays», «Personnage pervers moral et politique», «Mépris du peuple», «Poison», «A jeté en prison des fonctionnaires et des gestionnaires «honnêtes» et a empêché des cadres «compétents» et «patriotes» d'accéder aux hauts postes de responsabilité» ... lit-on sur la page facebook de Laribi. Plus grave encore, il suggère qu'Ahmed Ouyahia aurait commis des actes inavouables publiquement. «Je sais des choses que j'ai honte de [vous] révéler». Des accusations d'une extrême gravité !

Les lignes rouges dépassées et flagrant délit d'outrage que le statut de député n'autorise pas ne serait-ce que moralement, qui lui commande retenue et sens de la mesure. Tout ceci écrit juste avant le dernier remaniement gouvernemental et, sans doute, Hacen Laribi croyait-il que les jours d'Ouyahia étaient comptés à la tête du gouvernement et qu'il fallait lui donner le coup de pied de l'âne. Commentaire d'un journaliste : «Au-delà des calculs politiques, ce genre de propos est tout simplement indigne d'un élu du peuple».

Vendredi 6 avril 2018 :

Polémique autour de l'«indécence» en «Islamie» :

1/ Fin mars, Sana Al Qattan qui est une célèbre blogueuse koweïtienne s'est filmée en train de manger une glace et a posté la vidéo sur Snapchat.

La vidéo dure 35 secondes. On y voit la blogueuse mode déguster une glace à l'eau de rose, puis se la passer sur ses lèvres pour les colorer avant de lancer : ?C'est pour rendre ma bouche bien rouge?. La vidéo a provoqué une vague de critiques sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes la jugeant "indécente" et "vulgaire", mais beaucoup d'autres ont trouvé la polémique absurde. Comble de l'absurdité : un avocat koweïtien a été jusqu'à porter plainte contre la blogueuse.

2/ L'AS Roma a affronté le FC Barcelone mercredi soir, et la partie a été diffusée en direct, en Iran, dans l'émission sportive "Varzes3", diffusée sur la chaîne publique 3. Mais un détail a interpellé les téléspectateurs : alors que l'un des présentateurs parlait du match, avec le logo de l'AS Roma en arrière-plan, certains ont remarqué que les mamelles de la louve et l'emblème du club, avaient été floutées. Le logo de l'AS Roma représente Romulus et Rémus en train de téter une louve, une référence à la fondation de Rome . Voilà qui a suscité de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux. Morale (sic !) des histoires : ce ne sont pas tant les faits (pour la pluaprt anodins) qui sont indécents, ce sont bien plutôt les réactions absurdes contre les faits qui créent l'indécence... trop de morale tuant la morale !

Samedi 7 avril 2018 :

Décidément, la vie devient de plus en plus dure pour les anciens dirigeants politiques «démocratiquement élus» . Après Mugabe du Zimbabwe , après Gurib-Fakim Ameenah de Maurice, après Zuma d'Afrique du Sud, après Sarkozy de France, après Moshe Katsav d'Israël, après Park Geun - hye puis Lee Myung - bak de Corée du Sud, après... voilà donc arrivé le tour de l'ancien président brésilien Luiz Inacio "Lula" da Silva, 72 ans (favori à la présidentielle brésilienne d'octobre) qui vient de se livrer à la police. L'ex-chef d'Etat de 72 ans avait refusé de le faire, vendredi, malgré le mandat de dépôt le visant, après sa condamnation à 12 ans de prison dans une affaire de corruption (il aurait reçu un luxueux appartement en bord de mer offert par une entreprise de BTP. Ce bien aurait été donné en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics). Lula a aussitôt été transféré par avion à Curitiba, ville du sud du pays, où il avait été jugé et condamné, puis acheminé au siège local de la police fédérale pour entamer sa période de détention (dans une cellule de 15 m2, ce qui est une faveur négociée avec les avocats). Des affrontements ont éclaté devant le bâtiment entre des partisans de l'ex-chef de l'Etat et la police qui a utilisé des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour les disperser. Avant de se livrer aux forces de l'ordre, Lula a de nouveau clamé son innocence et dénoncé un "crime politique" devant des centaines de membres du Parti des travailleurs rassemblés devant le siège du syndicat des métallurgistes à Sao Paulo, là où il a entamé sa carrière politique et où il s'était réfugié depuis jeudi. "Je vais me conformer au mandat de dépôt et vous deviendrez tous Lula", a-t-il promis. "Je ne suis pas au-dessus des lois. Si je ne croyais pas à la loi, je n'aurais pas créé de parti politique, j'aurais fait une révolution".

Observations : ils se déclarent tous innocents quand ils ne se disent pas victimes de «complots» ourdis par leurs adversaires... Et ils cherchent toujours, et presque tous, à revenir au pouvoir pour bénéficier certainement de l'«immunité» pour «blanchir» leur casier judiciaire et, en même temps, régler leurs comptes» à leurs adversaires... Mais le plus étonnant, et cela relève de la pathologie, ne voilà-t-il pas qu'ils «remettent ça» en devenant encore plus corrompus que par le passé. L'appétit vient en mangeant... et l'obèse a toujours faim. Le piège de l'argent et du pouvoir sur les autres. Il est vrai que l'on observe le même comportement chez les grands corrupteurs. C'est ainsi que Seif El Islam Kadhafi de Libye vient de déclarer sa candidature à l'élection présidentielle de septembre prochain.

Dimanche 8 avril 2018 :

Dernier (léger) remaniement gouvernemental (mercredi 4). Pas de quoi en faire tout un plat sauf pour tous ceux qui s'attendaient à on ne sait quel bouleversement. Ce qui étonne le plus, c'est le langage utilisé dans les titres des «papiers» par certains organes de presse (ce n'est pas la première fois !) pour rapporter une information somme toute presque banale tant nous nous sommes habitués aux remaniements et aux changements de décideurs (ministères et/ou entreprises). Des adjectifs quasi-injurieux, au minimum irrespectueux, comme... «limogeage», «renvoi»..., ceci sans parler des commentaires presque farfelus et des analyses qui, en fait, ne font que «régler» certains comptes aux dépens du «pauvre» partant, pourtant auparavant bien cajolé.

Lundi 9 avril 2018 :

Selon l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'ouverture du centre de Visa VFS global à Oued Smar... 10.164 Algériens s'étaient retrouvés en situation irrégulière en dépassant la durée de leurs visas et 10.000 autres ont été refoulés à la frontière par la Paf (française) car leurs justificatifs de séjour n'étaient pas en règle.

Certaines personnes qui sont arrivées en France «avec un visa de tourisme» sont allées se soigner dans un établissement de santé français... laissant dernière elles, à la sortie de l'hôpital, une dette hospitalière de 5.000 ou 10.000 euros. Conséquence : dans certains cas, ça a conduit le consulat général à annuler les visas de circulation pour elles et leurs familles.

Le diplomate français a également tenu à lutter contre les intermédiaires. Il a ainsi déclaré : «nous avons convoqué des personnes au consulat récemment parce qu'elles avaient présenté de mauvais dossiers. Il y avait même des hauts fonctionnaires algériens qui allaient en France avec un mauvais dossier et de mauvais motifs et nous les avons convoqués pour annuler leurs visas», a-t-il précisé.

A propos des intermédiaires qui vendent les rendez-vous de dépôt des demandes de visa, le consul général de France à Alger, Eric Gérard, a précisé que rien ne pénalisait cette activité et qu'elle n'était pas illégale. Mais, l'ambassadeur de France s'est dit déterminé à lutter contre ce type de pratique pour peu qu'on lui apporte des «preuves» tangibles. Il faudra donc attendre quelque scandale quelque part (dans un consulat ou dans un boui-boui ou un salon de grand hôtel) pour agir ! En attendant, dans le traitement des visas, les mauvais dossiers pénalisent les bons, le beau rôle restant, comme de bien entendu, à Monsieur l'Ambassadeur... qui s'est permis, on le note, bien des révélations «hors-sujet», en étalant publiquement devant les médias, des appréciations inopportunes... et qui, d'ailleurs, n'ont pas été du goût de notre diplomatie. Heureusement. Il est vrai que ses «confidences» relèvent, peut-être, beaucoup plus de l'ambiance chaleureuse pour ne pas dire affectueuse du pays dont il connaît les ressorts. Mais, attention aux «lignes rouges» diplomatiques !

Mardi 10 avril 2018 :

L'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) existe ! Si, si ! Il a rendu public, lundi 9, un communiqué dans lequel il rappelle aux anciens cadres de l'Etat de se conformer (par le biais d'une déclaration écrite) à l'obligation de réserve (exercice, pendant une durée de deux années, d'une activité, même à titre consultatif, dans le même domaine) due à leur passage dans les institutions et organismes publics et de ne pas exercer une activité dans le même domaine. Passé ce délai, les titulaires de ces postes, pourront le faire mais, quand même, «resteront obligés de rédiger une déclaration écrite dans un délai ne dépassant pas un mois à compter de la date du début de l'activité». Cette procédure s'étalera sur une période de trois années, c'est-à-dire que les hauts responsables de l'Etat seront sous la loupe de l'ONLPC pendant cinq ans. Les éventuels contrevenants à ces règles de transparence encourent des sanctions, souligne le communiqué.

Il y a fort à parier que peu de concernés (parmi les «civils», car au niveau des militaires, le problème a été récemment réglé) vont se soumettre à une telle mise en garde, tant il est vrai que l'obligation de réserve date de si longtemps et n'a été que très rarement respectée... et que les domaines d'intervention se sont si multipliés qu'il sera facile de contourner le texte réglementaire. Donc, un communiqué comme un autre ?... Une «piqûre de rappel» ? Comme d'habitude !.

Mercredi 11 avril 2018 :

Des erreurs de communication ont été commises par certains médias nationaux, suite au crash de l'Iliouchine II 76 TD de l'armée de l'air algérienne, ce mercredi matin à Boufarik. Ainsi, certaines télés recevaient des informations de sources anonymes (ou non) au fur et à mesure que celles-ci leur parvenaient du lieu du drame et les diffusaient instantanément... comme celles parlant de «parachutistes» ou de «Sahraouis». Ce qui n'a pas manqué de favoriser des commentaires peu solidaires et des interprétations farfelues de certains médias et journalistes d'«outre-Rif».

Les images diffusées en direct par les télévisons privées «off-shore», quelques instants après le crash, ont permis de constater que le périmètre de sécurité qui devait entourer l'avion n'a pas été respecté. Des badauds... et des enfants qui n'avaient rien à faire sur place se déplaçaient librement tandis que les militaires avaient du mal à éloigner les caméras... et protéger le périmètre de sécurité habituel dans ce cas de figure, et nécessaire à l'enquête qui suivra.

C'est évident ! Le crash de ce mercredi a révélé une grave faille en matière de communication... Certes, il a montré (hélas, lors d'un événement malheureux et douloureux) que la liberté de la presse n'est pas un vain mot chez nous... mais faut pas pousser !

A noter un malheureux hasard de communication institutionnellle : la veille ou deux jours avant, une visite guidée de l'Etablissement de maintenance des aides à la navigation aérienne de la 1ère RM de Blida avait été organisée pour les journalistes...

Vendredi 13 avril 2018 :

" Ce Président est immoral, détaché de la vérité et des valeurs institutionnelles" L'ancien directeur du FBI James Comey, limogé par Donald Trump en mai 2017 s'en prend violemment à Donald Trump dans ses mémoires, dont des passages ont été publiés par le «New York Times» jeudi 12 avril. Dans «A Higher Loyalty: Truth, Lies and Leadership» (Une loyauté plus élevée : vérité, mensonges et gouvernance), l'ex-patron de la police fédérale revient sur vingt ans de carrière comme procureur à New York puis ministre adjoint de la Justice dans le gouvernement de George W. Bush, et enfin chef du FBI entre 2013 et 2017.

James Comey compare Donald Trump à un chef de clan mafieux... «moralement inapte à diriger le pays». Il évoque notamment une réunion qui s'est tenue en février 2017 avec le président et Reince Priebus, alors secrétaire général de la Maison Blanche. Cet échange avec le président "[l'a] fait revenir au début de [sa]carrière, quand [il] étai[t] procureur face au Milieu". "Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait la pluie et le beau temps. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous, décrit-il. Le mensonge généralisé, qu'il soit petit ou gros, au service d'une sorte de code de loyauté qui place l'organisation au-dessus de la moralité et de la vérité".

L'ancien chef du FBI affirme que le mode de gouvernance de Donald Trump est "mercantile, vaniteux et axé sur la loyauté personnelle". "Nous vivons une époque dangereuse dans notre pays, dans un environnement politique où les faits basiques sont contestés, la vérité fondamentale remise en cause, le mensonge normalisé et le comportement contraire à l'éthique ignoré, pardonné voire récompensé", estime-t-il.

Les mémoires de James Comey doivent sortir mardi 17 avril. Inquiet des répercussions que l'ouvrage pourrait avoir, le Parti républicain a d'ores et déjà mis en ligne un site intitulé "Lyin' Comey" ("Comey le menteur"), où l'on peut notamment voir défiler une série de citations de personnalités politiques désobligeantes pour l'ex-patron du FBI.

Samedi 14 avril 2018:

Lors de sa conférence de presse consacrée à la présentation du bilan du gouvernement, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a qualifié, répondant à une question d'un journaliste d'El Khabar, de «tragiques» les rumeurs sur la santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Si le Président ne fait pas des apparitions, la presse s'en inquiète et quand il sort inaugurer des infrastructures, on laisse supposer que c'est dans le cadre d'une campagne électorale», a regretté Ouyahia. «Certaines parties ont voulu faire croire que les images du Président montrées à la télévision sont truquées et qu'il s'agissait d'une «poupée». Maintenant qu'il est sorti en public, on veut faire croire soit qu'il voulait faire ses adieux au peuple ou lancer sa campagne électorale», a encore déploré le Premier ministre.

Pour Ouyahia, «ce qui est rapporté est désolant car le peuple est satisfait de son Président et est sorti en masse pour le voir lors de l'inauguration de la mosquée Ketchaoua et de la station du métro à la Place des Martyrs».

Par ailleurs, répondant toujours à la question du journaliste d'El Khabar, Ouyahia a estimé «qu'El Khabar n'est plus un journal et, pour preuve, un de ses journalistes, en l'occurrence Saâd Bouaâkba, est membre de l'ISCO (Instance de suivi et de coordination de l'opposition)». Faut-il ne plus être un militant dans un parti politique ou un mouvement de contestation socio-politique et/ou économique et journaliste dans un organe de presse... privé ou du secteur public, c'est-à-dire propriété du gouvernement en place à travers le portefeuille de l'Etat ? Faut-il, en tant qu'analyste ou commentateur ou chroniqueur signant ses «papiers» non d'un pseudonyme mais bel et bien de ses nom et prénom, ne plus faire part de ses idées et de ses opinions quant à la chose politique et socio-économique nationale... et même internationale ? Faut-il, pour le journaliste, ne plus être le «reporteur», parfois directement ou avec délicatesse, c'est selon... sa formation et son éducation (et, hélas, à ce niveau, il est vrai qu'il y a beaucoup de lacunes chez les journalistes comme chez les hommes politiques) des inquiétudes et interrogations qu'il recueille auprès de ses lecteurs, et se contenter de faire un simple «compte rendu» (toujours nécessaire et sans commentaires, cela va de soi) des activités gouvernementales et présidenteilles et partisanes (d'oppposition ou au pouvoir) ? Faut-il ne plus «spéculer», c'est-à-dire examiner plusieurs scénarii en cas de confusion ou d'inexistence d'éléments d'informations complètes et vraies ? Faut-il empêcher les commentaires journalistiques sur les déclarations et/ou impressions et/ou jugements des gouvernants ? Faut-il... ? Faut-il... ? Tant que le commentaire ou l'éditorial ou la chronique ou la caricature ou le billet est signé, s'intéressant, entre autres, seulement à la vie publique (et non à la vie intime... Encore que...) et séparé de l'information brute... il ne faut pas !

Mardi 17 avril 2018 :

On aura tout essayer en matière de gouvernance sociale et de communication avec la société en général et les jeunes en particulier. Ainsi, pour lutter contre la violence dans les stades de football (une violence qui, en fait, désormais «normalisée», ne se limite plus aux seuls enceintes sportives et au seul football, mais a gangréné tous les espaces publics) le ministre des Affaires religieuses vient de proposer (à partir de Constantine), sérieusement, de dépêcher des imams dans les tribunes pour «procéder à la moralisation et à la sensibilisation des jeunes supporters contre les méfaits du hooliganisme». «Si la nécessité le dicte... et si les walis et les responsables du secteur le demande...» a-t-il précisé. Ouf !

Il aurait même donné instruction pour préparer le déplacement des imams (volontaires ? sportifs ? jeunes ? âgés ? en survêt' ? en gandoura ?... mais certainement pas supporteurs de clubs) dans les stades où les affrontements font régulièrement plusieurs blessés et des dégâts matériels considérables.

Mais, assez vite, les membres du Conseil national autonome des imams et fonctionnaires des affaires religieuses (un ?syndicat? qui défend les droits et intérêts des imams algériens) ont fait savoir que cette mesure est ?insensée? car que peut faire un imam là où la force de la police n'a pas réussi ? Et, comme si les problèmes rencontrés au sein des mosquées elles-mêmes ne suffisaient pas. D'autant qu'en face il y a toujours, mêlés au public, des ?jeunes drogués, chauffés à blanc et proférant des blasphèmes?. De quoi oublier son prêche !

? S'ils veulent que nous nous dirigeons vers les stades de football, il faut nous préparer le terrain (ndlr : et, peut-être, verser une grosse prime de risques ? ) pour que les jeunes impliqués dans les violences soient réceptifs à notre discours?, a précisé un représentant du Conseil. Une autre proposition : Une Charte d'honneur contre les idées radicales, adoptée par les chaînes de télévision publiques et privées et ce pour ne pas laisser la porte ouverte à l'importation des idées radicales, est, par contre, pas dangereuse pour nos amis imams et, surtout, bien plus réaliste et bien plus efficace... Une proposition qui devrait «réveiller», entre autres, la Haute autorité de l'audiovisuel.

Jeudi 19 avril 2018 :

Info, Intox ? Et, comme d'habitude, qui a entraîné, auprès du public averti, une certaine décrédibilisation des contenus diffusés (par des sites électroniques d'«information» et des télés privées satellitaires «algériennes» ), toujours à «prendre avec des pincettes». Des sites d'information publient une info sur un «rappel pour consultation de l'ambassadeur du Mali en Algérie»... en raison, dit-on, du traitement réservé aux migrants maliens en Algérie et leur «retour» au pays natal. On est même allé jusqu'à mettre une déclaration hostile à l'Algérie dans la bouche du ministre malien de l'Extérieur et de l'Intégration africaine, Abderrahamane Sylla. Selon lui, il aurait critiqué le fait que les citoyens maliens aient subi des «traitements pas tout à fait acceptables». Une raison donc qui aurait poussé les autorités maliennes à rappeler leur ambassadeur et leur consul général pour consultation.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif, a indirectement répondu. Dans un communiqué rendu public, il fait savoir que «dans le cadre de ses activités diplomatiques ordinaires, S. E. M. Nany Touré, ambassadeur de la République du Mali en Algérie, a été reçu, ce jour, jeudi, au siège du ministère des Affaires étrangères, par l'ambassadeur Sofiane Mimouni, directeur général Afrique». L'entretien, ajoute la même source, «a porté sur les relations bilatérales et les perspectives de leur renforcement». Tout en souligant que cette rencontre, qui intervient au lendemain des visites effectuées en Algérie par le ministre malien de l'Energie, ainsi que la ministre malienne de la Culture qui a pris part au 4ème Salon international de la créativité dont le pays était l'invité d'honneur, «a permis de procéder à une évaluation de la coopération bilatérale et de convenir des actions futures de nature à la dynamiser davantage». Autrement dit, les relations avec Bamako sont bonnes. Mais, visiblement, des forces veulent absolument les casser. D'où les «fake news». Après l'attaque essuyée dernièrement par l'ambassade d'Algérie à Bamako,... on devine aisément qu'il y a une certaine pression exercée sur l'Algérie par certains, soit pour ternir son image, soit pour la forcer à s'engager dans on ne sait quelle aventure guerrière... au-delà des frontières, soit les deux.

Samedi 21 avril 2018:

Au moment où un adolescent âgé de 15 ans, Mohammed Ayoub, est assassiné (vendredi) par des snipers de l'armée israélienne, 250 personnalités juives, chrétiennes... et musulmanes signent un «manifeste contre le nouvel antisémitisme en France» visant sans détours les musulmans de France. Cet appel a été rédigé par Philippe Val, à la «haine tenace», l'ancien directeur de Charlie Hebdo, le magazine satirique qui avait publié les caricatures sur le prophète Mohamed.

Parmi les personnalités françaises qui ont signé ce manifeste, des hommes du monde politique (Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Bertrand Delanoë, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve...), du monde culturel (Gérard Depardieu, Charles Aznavour, Françoise Hardy, Pierre Arditi, Michel Jonasz, Zabou Breitman, Elisabeth Badinter, Marceline Loridan-Ivens...), du monde médiatique et culturel (Michel Drucker, Bernard de la Villardière, Laurent Bouvet, Laure Adler, Marc-Olivier Fiel...), ou religieux (Mgr Joseph Doré, le Grand Rabbin Haïm Korsia...). La tribune a été signé par également l'Imam Bouna Diakhaby, l'écrivain palestinien Waleed al Husseini, le marocain Mohammed Guerroumi, responsable de la mosquée Assalam de Nantes, l'imam Aliou Gassama , l'imam tunisien Hassen Chalghoumi... et Boualem Sansal... et les incontournables Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner. Tous les signataires ont-ils bien lu (tout) le texte avant de le signer ? Pas si sûr !

A quand un «Manifeste contre la franco-islamophobie et le racisme anti-arabe en France», aussi virulent et visant sans détours les s.i.o.n.i.s.t.e.s. et la droite raciste de France ? Et, comme le dit si justement un de nos commentateurs de presse, doit-on mettre dans le même sac que les sionistes partisans de Netanyahu, tous les juifs de France ou du monde... et descendre en flammes tout ou partie de leurs textes sacrés. Evidemment non !

A signaler que, juste auparavant, le 18 avril, l'écrivain et chercehur français Pascal Boniface, invité pour une conférence, a été agressé (insultes et crachats) à son arrivée à l'Aéroport de Tel Aviv, par des juifs extrémistes (des franco-israéliens ?) qui lui reprochaient ses positions sur la Palestine. Qui en a parlé en France ? Personne ! Taxé injustement d'antisémitisme par ses détracteurs les plus virulents, dont l'inénarrable BHL, Pascal Boniface a publié récemment un livre intitulé «Est-il permis de critiquer Israël ?» dans lequel il critique la censure en Occident de tout débat concernant le système d'apartheid mis en place par Israël dans les Territoires palestiniens occupés et les assassinats quasi-quotidiens de Palestiniens.

Commentaire de Pascal Boniface : «J'imagine que si un intellectuel français venant dans un pays du Maghreb avait été agressé par des doubles nationaux parce que ses opinions sur le Proche-Orient déplaisent, les réactions politiques et médiatiques auraient été d'une autre ampleur».

A suivre