Trimer durant huit mois à la tête de la barre technique de l'équipe, dans
des conditions très difficiles, et arriver quand même à éviter la relégation à
son équipe dans un championnat amateur des plus durs, celui du groupe Est, puis
repartir sans avoir été récompensé pour ses efforts. Telle est la situation que
vit actuellement le technicien belabbésien Sidi-Ykhlef Kheireddine qui a entraîné
cette saison l'équipe du Mouloudia Club de Mekhadma durant l'exercice qui vient de s'achever. Lorsque
nous l'avons contacté, il était encore à Ouargla, et s'apprêtait à rejoindre
son domicile à Sidi Bel-Abbès, les mains vides.
«Depuis mon arrivée à la tête du MCM, il y a huit mois de cela, je n'ai perçu
qu'un seul mois de salaire. Le championnat terminé, j'ai attendu que l'on
veuille bien me régler les sept mois restants. Malheureusement, je n'ai eu que
des réponses négatives. Le nouveau président m'a affirmé que ce problème ne le
concerne pas, même pour les trois mois que j'ai accomplis sous son mandat.
L'ancien président m'a promis, lui, de me régler les quatre mois que j'ai
passés avec lui dès que le club percevra la subvention accordée par les
autorités locales. Mais quand ? Personne ne le sait », nous a expliqué
l'intéressé, la mort dans l'âme. En tout cas, Sidi-Ykhlef,
va retourner se reposer chez lui et passer le Ramadhan en famille, ensuite, il
attendra de voir dans quel sens la situation va évoluer. L'entraîneur nous a
avoué à ce sujet qu'il a peu de chance d'obtenir gain de cause en portant
l'affaire devant la justice, « parce que je ne possède aucun document attestant
que je n'ai pas perçu les sept mois réclamés. L'une
des raisons, parce que, dans notre football actuel, les relations de travail
entre l'employé et l'employeur se font sur des bases tout à fait informelles,
d'autant plus que le montant du salaire de l'entraîneur reste une affaire
exclusive entre lui et le président. Il se trouve dépourvu de tout élément
prouvant concrètement ce qu'il avance. Il est donc livré au bon vouloir des
dirigeants du moment. L'inconvénient aussi, c'est que l'affaire risquerait de
prendre trop de temps dans les arcanes judiciaires, d'autant plus qu'on ne peut
jamais prévoir si la décision prise par le dernier juge serait en votre faveur.
Je vais examiner les nombreuses propositions que j'ai reçues dernièrement
venant de plusieurs clubs, et je laisserai cette affaire à la conscience des
dirigeants du MCM. Quant aux supporters du club que j'ai appris à aimer et qui
m'ont fait part de leur estime, ils m'ont fait savoir qu'ils regrettent
beaucoup de me voir partir », a conclu Kheireddine
Sidi-Ykhlef.