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Blida: Cybercriminalité, les mineurs aussi

par Tahar Mansour

La cybercriminalité n'est plus l'apanage des adultes, elle touche de plus en plus des mineurs et même si les crimes diffèrent, ils auront des conséquences terribles sur les générations futures. C'est ce qui ressort des avis émis par des experts en la matière en marge d'une session de formation sur la protection de l'enfance organisée par l'inspection régionale centre de la DGSN au profit des officiers de police. Le phénomène de la cybercriminalité des mineurs a atteint des proportions alarmantes en allant même jusqu'à des informations très intimes et précises sur différentes personnes.

Pour M. Belkacem Louli, juge d'instruction près le tribunal de Blida, la responsabilité incombe en premier lieu aux parents qui doivent lutter contre ce phénomène, puis à la famille et, enfin, à la société qui doit se mobiliser afin de préserver les générations futures de conséquences qui pourraient être dramatiques. Il appelle à une réflexion sérieuse afin d'arriver à contenir ce phénomène et même à l'éradiquer complètement. Quant aux débats qui ont eu lieu au cours de la formation, ils ont porté sur les contraintes rencontrées par les responsables de la protection de l'enfance comme les procédures à engager quand un mineur est soupçonné d'avoir commis un crime, et se demandent s'ils peuvent par exemple procéder à des prises d'empreintes digitales ou de déclaration d'identification, comme cela se fait pour les adultes. Le manque de centres d'hébergement spécialisés pour des mineurs délinquants et celui des salles qui leur sont réservées au niveau des commissariats de police a aussi été évoqué par les officiers en formation ainsi que l'impossibilité d'auditionner un mineur sans la présence de l'un de ses parents.

En réponse à ces questionnements, le juge d'instruction a rappelé que la loi interdit l'audition d'un mineur en dehors de la présence d'un tuteur légal et que la procédure devient nulle dans ce cas. La prise d'empreintes digitales et l'application des mêmes dispositions que l'adulte à l'encontre d'un mineur délinquant ne sont pas interdites par la loi mais doivent faire l'objet de dispositions garanties pour la protection de l'enfance comme la présence du tuteur ou d'un fonctionnaire civil.