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Chlef: Le dessalement, une solution face à la pénurie d'eau potable

par Otsmane Bencherki

  La visite effectuée jeudi dernier dans les trois communes relevant de la daïra de Béni-Haoua (Oued-Goussine, Béni-Haoua et Bréra) a permis à Abdallah Benmansour, wali de Chlef, de s'enquérir sur place du programme de développement mais surtout de donner des directives pour l'achèvement des projets en cours de réalisation. C'est le cas à Oued-Goussine où trois classes du primaire au douar « Ech-Chelh » dont les travaux ont été lancés en 2016, demeurent toujours inexploitées ou celui de la salle omnisports de Doumia réalisée en 2005 mais toujours fermée. Mais ce qu'il faut retenir de cette visite c'est l'annonce faite par le wali aux habitants de cette commune côtière qui souffrent énormément du manque d'eau potable. « Les pouvoirs publics ont débloqué un milliard de dinars pour la réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer qui devra couvrir tous vos besoins en matière d'eau potable », a déclaré Abdallah Benmansour aux citoyens d'Oued-Goussine.

D'autres préoccupations ont été soulevées au premier responsable de la wilaya parmi lesquelles le problème du logement (1.000 demandes de logements ont été enregistrées contre 100 en cours de construction), la réhabilitation de six salles de soins, la réalisation d'un embarcadère sachant que la région compte beaucoup de pêcheurs, l'agrandissement du stade communal, la construction d'une auberge de jeunesse et enfin l'aménagement de la plage de Boulechghal. A ses interlocuteurs, le wali dira : « Compte tenu des ressources financières limitées dont nous disposons, nous devons dégager des priorités car chaque sou doit être utilisé à bon escient ». A Béni-Haoua, où l'abattoir de la ville qui date de l'ère coloniale (construit en 1957) se trouve dans un piteux état ne répondant plus aux critères en matière d'hygiène et de sécurité, il a été retenu la construction d'une nouvelle structure située à la sortie ouest de la ville.

En matière d'éducation, le wali a demandé l'inscription d'un nouveau collège compte tenu que celui de « Touti Djelloul » qui accueille plus de 1.000 élèves dont près de la moitié en mode d'internat (filles et garçons) accuse un sureffectif dans les classes.

En ce qui concerne l'AEP, il faut noter que Béni-Haoua à l'instar d'Oued-Goussine connaît un problème d'approvisionnement. Vu la rareté de l'eau dans cette région, les pouvoirs publics ont décidé de recourir au dessalement d'eau de mer. C'est ainsi qu'une station (SDEM) d'une capacité théorique de 5.000 m3/j a été ramenée d'Aïn Témouchent pour y être installée. Toutefois cette dernière ne peut produire pour l'heure actuelle qu'environ 400 m3/j ce qui est insuffisant pour les besoins de la population locale. De nouveaux équipements en provenance de France (Marseille) devront remédier à cette situation. Toutefois un engagement a été pris par les services de l'hydraulique afin que l'eau soit disponible H24 et ce avant le 1er juillet de cette année.

Par ailleurs, dans le but de mettre fin au marché informel, il a été décidé au cours de cette visite la réalisation d'un marché de proximité. « Le site devant abriter ce marché doit être bien étudié afin qu'il ne soit pas déserté par les citoyens comme c'est le cas des autres structures réalisées à travers les communes de la wilaya », a fait remarquer le wali. Lors d'un exposé présenté au wali par la directrice de l'énergie, on apprendra que les travaux de raccordement en gaz de ville de Béni-Haoua ont atteint un taux de 95%. En se rendant au niveau de la grande plage de Béni-Haoua, Abdallah Benmansour a instruit les responsables concernés à « recourir à l'énergie solaire pour l'éclairage des plages et des besoins en matière d'électricité pour les différents intervenants de la saison estivale ».

Enfin, dernière étape de la visite du wali dans cette daïra côtière, celle effectuée dans la commune de Bréra. D'une population de plus de 6.000 âmes, cette bourgade sort petit à petit de son isolement grâce aux différents projets réalisés. Toutefois, les habitants ont tenu à exprimer au wali leurs préoccupations qui se résument essentiellement aux secteurs de l'habitat, de la santé ou de l'AEP. Une fois de plus, le wali a réitéré son engagement de n'exclure aucune commune en matière de prise en charge des doléances des citoyens mais cela « devra être mené en concertation avec les élus locaux et en fonction des moyens financiers ».