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Auto-sondage intermittent propre: Les urologues saisissent les ministères de la Santé et du Travail

par M. Aziza

Le comité d'experts regroupant des professeurs de Médecine Physique et de Réadaptation ainsi que des urologues, a déposé au niveau des deux ministères du Travail et celui de la Santé une demande pour l'adoption et le remboursement de l'auto-sondage intermittent propre (ASPI), pour assurer un tant soit peu la sécurité sanitaire du patient.

Cette demande est en fait le fruit de consensus national médical et scientifique sur l'auto-sondage intermittent propre, adopté à l'issue des travaux du 18ème congrès de la société algérienne de chirurgie urologique (SACU) qui ont eu lieu récemment à Alger.

L'auto-sondage propre intermittent (ASPI) est la méthode de référence, aujourd'hui, de drainage des urines en cas de rétention urinaire ou de vidange vésicale incomplète, quelles que soient les causes de la maladie. Cette technique pratiquée depuis plusieurs années dans le monde est recommandée pour les personnes souffrant d'une pathologie neurologique (blessés médullaires, sclérose en plaque, Spina Bifida, syndrome de la queue de cheval, neuropathie diabétique), mais est très peu utilisée en Algérie.

Les patients algériens, faute de moyens, continuent à utiliser des sondes à demeure. Pourtant, ces sondes classiques ont été abandonnées par plusieurs pays, vu les complications qu'elles entrainent, notamment sur la fonction rénale. C'est d'ailleurs ce qu'a relevé le Pr Cherid, chef de service à l'EHS d'Azur Plage, affirmant que les sondes à demeure ont des conséquences désastreuses sur les malades et un impact financier plus lourd sur les caisses de l'Etat. Le Pr Dahdouh président de la SACU a affirmé pour sa part que la sonde Hydrophile Auto-lubrifiée est a-traumatique et évite ainsi les complications infectieuses et mécaniques provoquées par les sondes à demeure. Et d'ajouter que l'ASPI permet une manipulation plus facile et une meilleure qualité de vie aux patients.

Ce collège de médecins spécialistes a mis en valeur, dans ce document remis aux ministères de la Santé et du Travail, le rapport coût et efficacité pour la Sécurité Sociale ainsi que la réinsertion socioprofessionnelle des patients. La Cnas débourse 19.000 euros, uniquement pour les dialysés, par an, alors qu'il est plutôt préférable de rembourser des sondes pour effectuer des sondages intermittents propres, afin d'éviter les problèmes rénaux et d'autres complications de la sonde à demeure.

Faut-il le mentionner, les patients blessés médullaires et les enfants spina bifida ont une fréquence de sondage de 4 à 6 fois par jour. Une sonde est cédée entre 250 à 300 Da, un patient doit ainsi débourser une moyenne de 40.000 Da par mois, ce qui n'est pas évident pour la majorité pour ne pas dire pour l'ensemble des patients.

Ce document recommandant le recours à l'ASPI a été élaboré suite à l'évaluation de la prise en charge de la vessie neurologique et des dysfonctionnements vesico-sphinctériens dans leur versant thérapeutique. Il a été également élaboré suite aux recommandations internationales et nationales des sociétés savantes qui préconisent l'auto-sondage intermittent propre.