La commission mise en place
par le ministère de l'Intérieur au lendemain des incidents ayant émaillé le
match de la demi-finale de la coupe d'Algérie JSK - MCA, semble être jetée aux
oubliettes. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé en grande pompe qu'une
commission a été mise en place pour enquêter et sévir contre les instigateurs
de la violence. Un mois après, aucun responsable au niveau du ministère de
l'Intérieur et encore moins au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sport,
n'a pu nous renseigner sur le devenir de cette fameuse commission ou sur les
conclusions de l'enquête si enquête il y a vraiment.
La mise en place de cette
commission semble être une réaction épidermique du ministère de l'Intérieur
dans le but d'atténuer la tension qui avait suivi les incidents ayant terni
l'organisation du match de coupe d'Algérie, JSK - MCA. Toutefois, l'absence de
suivi et de résultat de cette commission ne fait que décrédibiliser davantage
les Pouvoirs publics et les autorités du pays, lesquels font dans l'effet
d'annonce. Une attitude qui ne donne aucun crédit aux Pouvoirs publics qui
excellent dans le discours sans qu'il y ait une prise de décision ou d'actions
concrètes sur le terrain. Quand le ministère de la Jeunesse et des Sports lance
un appel aux imams pour contribuer à la lutte contre la violence, cela dénote
en fait de la faiblesse des Pouvoirs publics, sachant que la lutte contre la
violence passe tout simplement par l'application de la loi. Cette expérience a
déjà prouvé son efficacité au pays des hooligans, en Angleterre où la lutte
contre la violence dans les stades demeure un exemple à suivre. Au lieu de
s'inspirer des expériences des autres pays, en Algérie on continue de réagir en
fonction des événements sans prendre des décisions concrètes. Dans ce sens, le
ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui a annoncé
avant-hier à Sétif, où il effectuait une visite à l'occasion de la
commémoration des massacres du 8-Mai 1945, la mise en place d'un nouveau
dispositif de lutte contre la violence dans les stades. Il a précisé que ce
dispositif sera appuyé par des dispositions matérielles, à savoir
l'installation des caméras de télésurveillance dans les différents stades du
pays. L'annonce, encore une autre, de Bedoui a été
faite à Sétif et a coïncidé avec la montée au créneau des supporters de l'ESS
qui ont empêché leur équipe de s'entraîner au stade du 8-Mai 1945, suite à ses
mauvais résultats en Ligue des champions d'Afrique. La sortie des supporters de
l'Entente intervient après le départ de l'entraîneur de l'équipe, Abdelhak Benchikha, à cause du
mauvais comportement de ces mêmes pseudo-supporters qui l'avaient traité de
tous les noms d'oiseaux. Benchikha a été très affecté
par ce comportement. Il avait précisé à ce propos qu'il a exercé pendant six
ans au Maroc sans qu'il soit insulté. En ce sens, la violence sous toutes ses
formes, physique et verbale, continue de frapper le football national, avec
l'injonction directe des supporters dans la gestion des affaires internes des
clubs. Le hasard a voulu que les supporters de l'ESS empêchent leur équipe de
s'entraîner au moment où le ministre de l'Intérieur se trouvait à Sétif,
sachant que c'est ce même ministre qui a installé une commission de lutte
contre la violence sans qu'il y ait de suite. En gérant la violence de manière
administrative et par des déclarations sans conviction, ce phénomène continuera
de gangréner le football et la société algérienne, d'où l'immixtion des
supporters ou de la rue dans la gestion des clubs et du football de manière
générale. Le pire est à craindre.