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Constantine - Rencontre des chambres d'agriculture des wilayas de l'Est: L'abondance des fruits et légumes exige une organisation conséquente

par A. Mallem

M. Mahmoud Belebdjaoui, président de la chambre d'agriculture de Constantine et membre du conseil national de la chambre nationale d'agriculture, nous a déclaré hier, en marge de la rencontre des chambres d'agricultures des wilayas de l'Est, que l'agriculture algérienne s'achemine vers une ère d'abondance en fruits et légumes et il faut dans ce sens s'organiser, se préparer à faire face à une telle situation qui n'a pas que des aspects positifs. « Elle a aussi ses côtés négatifs, et notre rôle à nous, les chambres d'agriculture, c'est de garder les uns et d'éliminer les autres », a-t-il dit. Notre interlocuteur a expliqué ensuite qu'il y aura des surplus qui seront dégagés par les producteurs qui maitrisent mieux maintenant les techniques de la production et de la productivité, mais en l'absence d'organisation du travail, pour la production autant que pour la commercialisation, il y aura l'autre revers de la médaille car l'abondance des produits et le manque de débouchés vont occasionner des pertes aux producteurs et ces derniers risquent d'abandonner. Et on revient à la case départ, celle des pénuries. « Les petits pois sont aujourd'hui à 30 dinars, dira M. Belebdjaoui, parce que les producteurs n'arrivent pas à écouler leur production. Il en est de même pour la pomme de terre, s'ils n'arrivent pas à la commercialiser, aussi. « Et notre rôle en tant que chambre d'agriculture c'est d'empêcher que les producteurs travaillent à perte, c'est de garder les investisseurs afin que cette ère d'abondance s'installe dans la durée. Et tout cela ne peut être réalisé que par l'organisation », a-t-il estimé.

Et c'est l'objectif qui a réuni hier à Constantine les représentants des 14 chambres d'agriculture de l'Est, avec leurs présidents mais aussi tous les membres des conseils des chambres, c'est-à-dire tous les élus. Cette rencontre est organisée dans le sillage des assises nationales de l'agriculture du 23 avril dernier, et ce pour valoriser les recommandations issues de ces assises. Trois autres rencontres vont suivre pour toucher les régions du Centre, de l'Ouest et du Sud pour expliquer et vulgariser ces recommandations au sein de la base. Les participants se sont contentés de prendre en charge les recommandations les plus importantes et qui sont au nombre de trois : le foncier agricole parce qu'il constitue la base. « On a parlé essentiellement de la stabilité du foncier, condition sine qua non à la stabilité des producteurs », a signalé le président de la chambre de Constantine. Le 2ème chantier de travail concerne la formation et la vulgarisation. « Car s'il n'y a pas une bonne formation des ingénieurs, des fellahs et de leurs enfants, on ne pourra pas réussir », nous ont affirmé des participants. Le 3ème est l'organisation de la profession et le financement. S'il n'y a pas d'organisation, notamment coopérative, il y aura des dysfonctionnements sur le terrain : une année le fellah fait des bénéfices, l'année prochaine il subit des pertes. Une année tel produit est vendu sur le marché à un prix élevé, l'année suivante à un prix bas, etc., estiment les participants à la rencontre qui ont plaidé pour une organisation à tous les niveaux.