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Le meurtre de Mers El Hadjadj jugé en appel: La peine de prison réduite de 10 à 8 ans

par M. Nadir

  Le tribunal criminel d'appel d'Oran a condamné, hier, le dénommé B.Fouad, 30 ans, à 8 ans de prison pour le meurtre de H. Benoumeur, survenu en juillet 2016, dans la localité de Mers El Hadjadi. Le procès a été rejugé, en raison du triple appel, introduit par la défense, le ministère public et la partie civile, après un premier procès, en janvier 2018, à l'issue duquel l'accusé avait écopé de 10 ans de prison et 100 millions de centimes à titre de dédommagement.

Pour rappel, dans la nuit du 31 juillet 2016, Fouad qui se trouvait en état d'ébriété a eu une violente altercation avec la victime qui, dira-t-il plus, l'avait agressé avec son ami dénommé Omar et menacé de l'emmener dans la forêt voisine pour attenter à sa pudeur. Fouad réussira à prendre la fuite et, tandis que les deux autres le poursuivaient armés d'une manivelle et d'un cric, il se serait défendu en lançant des pierres. Deux projectiles toucheront Benoumeur au dos et à la tête nécessitant son transfert aux urgences de l'hôpital d'El Mohgoun et puis de l'EHU où il succombera à une hémorragie interne. A la barre, hier, Fouad réitèrera les déclarations qu'il a tenues, lors du procès en 1re instance, à savoir qu'il avait été agressé et menacé du pire, et qu'il avait lancé les pierres à l'aveugle, en fuyant, sans savoir s'il avait atteint ses poursuivants ou pas.

Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public réfutera la thèse de coups involontaires et affirmera que l'accusé avait prémédité de tuer Benoumeur : «Lorsque la victime a été touchée au dos, elle s'est écroulée, l'accusé aurait pu arrêter de lancer des pierres et s'en aller. Mais il a continué à jeter les pavés avec l'intention manifeste de tuer», dira-t-elle en substance, en déclarant que les éléments du dossier d'accusation soutiennent l'accusation d'homicide volontaire, selon les termes des articles 254 et 263 du code pénal. Elle requerra 20 ans de réclusion criminelle.

De son côté, la défense tentera de plaider la légitime défense et l'absence de l'intention criminelle: «La victime et son acolyte avaient tenté d'entraîner mon client à bord de la voiture, menaçant de porter atteinte à son honneur et de publier la vidéo sur les réseaux sociaux; les témoignages ont montré qu'il a été agressé, frappé ; il a été poursuivi par 2 hommes munis d'un cric et d'une manivelle ; que lui restait-il pour défendre son honneur, lui, le paysan de Mascara ?», dira-t-elle reprenant presque les mêmes termes prononcés lors de la première plaidoirie. L'avocate affirmera que l'accusé avait agi en légitime défense, selon les articles 39 et 40 du code pénal qui stipulent, notamment que l'homicide commis (?) en repoussant une agression contre la vie ou l'intégrité corporelle d'une personne (?) est compris dans les cas de nécessité de légitime défense : «Il ne s'est pas défendu avec un couteau mais avec des pierres trouvées sur place. Il n'y a donc pas eu préméditation ni volonté de donner la mort», ajoutera-t-elle encore en implorant le tribunal de tenir compte de sa demande d'ajouter le facteur de légitime défense lors des délibérations, et d'accorder à son client les plus larges circonstances atténuantes. B. Fouad écopera, finalement, de 8 dans de prison et 100 millions de centimes, à titre de dédommagement à la famille de la victime.