Tension perceptible dans l'air chez les mécaniciens et les ingénieurs de la maintenance avions.

Lors d'une réunion du conseil national du Syndicat national des techniciens maintenance avions (SNTMA) organisée le 7 mai 2018, deux points importants ont été retenus à l'ordre du jour, à savoir l'ancienne revendication relative à l'application de la convention collective pour le retour à une justice et à l'équilibre salarial, et en second la modification de la convention collective dont fait état une invitation de la Direction générale à l'endroit des syndicalistes. A propos de ce dernier point, le Conseil national du syndicat autonome SNTMA déclare ne s'opposer à aucun projet tant qu'il s'inscrit dans un cadre légal, dans le strict respect des lois de la République, de la convention collective elle-même et des accords entre les parties concernées. Mais, il semble que le projet de modification de la convention collective n'ira pas sans tiraillements, puisque le SNTMA relève dans un communiqué sanctionnant la réunion de son conseil national qu'aucune demande signifiant une dénonciation ou une modification de la convention collective n'a été transmise au SNTMA, comme l'exigent les articles 11 et 12 de cette convention et portant sur la durée, révision et dénonciation de cet accord fondamental entre l'employeur et les partenaires sociaux. Pas si aisée que cela de toucher à la convention collective sans provoquer le courroux des syndicalistes, laisse entendre le communiqué du SNTMA, du moins cela devrait se faire dans un cadre réglementaire, précise-t-on. Car, la revendication principale de ce syndicat est intimement liée à l'application de la convention collective en matière salariale, et l'on craint que si on touche à ses articles on pourrait leur enlever cet argument massue sur lequel se trouve fondée toute leur contestation.

Pour rappel, au mois d'octobre 2017, le personnel de la maintenance, au nombre de près de 600 mécaniciens, presque adhérents à plus de 90 % au SNTMA, a engagé une grève illimitée et on n'est revenu à de meilleurs sentiments que suite à des garanties (non suivies d'effet) qui ont été données par les hautes autorités de l'Etat quant à la prise en charge des revendications des grévistes, qui se disent « très lésés par rapport à l'augmentation constante des salaires du personnel navigant commercial ». Pourtant, il va sans dire que la maintenance est une activité primordiale pour la compagnie aérienne, visant à assurer le maintien des avions en état de vol et assurant, justement, et la sécurité des passagers à bord et de ce même personnel navigant. En tout cas, « l'avenir de la corporation et ses revendications » se décidera lors de l'Assemblée générale extraordinaire, annoncée pour le 14 mai, prochain. Une Agex qui constituera, selon les termes du communiqué du SNTMA, « un important tournant à propos de l'aboutissement des revendications portant sur une justice salariale équitable, et surtout la revalorisation du métier à travers la récupération de la dignité du mécanicien et de l'ingénieur de la maintenance avions ». Lors de cette assemblée générale, les travailleurs auront aussi à se prononcer sur la date de la grève préconisée, selon des sources proches du syndicat.