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Constantine - Energies renouvelables: Les propositions des spécialistes

par A. M.

  «La ville est les énergies renouvelables» est le thème qui a été débattu, hier, lors d'une journée d'études organisée par l'Institut de gestion des techniques urbaines de l'université Salah Boubnider Constantine 3. Les participants, communicateurs et étudiants, ont cherché à savoir comment intégrer la technologie de pointe des énergies renouvelables dans la gestion énergétique de la ville en partant du postulat que la ville moderne renferme beaucoup de contraintes: la consommation énergétique qui est en train de croître, atteignant des taux assez importants, un environnement qui a tendance à se polluer, etc. D'où la nécessité d'aller vers un changement du système de consommation énergétique, vers une transition énergétique. Mais cette transition nécessite une technologie et un savoir-faire. Les conférenciers ont essayé d'apporter quelques définitions sur les «systèmes intelligents» qui nécessitent des techniques assez évoluées pour gérer tous les flux d'énergie au niveau du réseau électrique. Ainsi, pour M. Madjid Chikh, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables d'Alger, «avec l'introduction des énergies renouvelables, il faut essayer d'avoir un équilibre entre l'offre et la demande. Il ne faut pas qu'il y ait une pénurie d'énergie. Mais satisfaire la demande suppose qu'il y ait une rationalisation de l'utilisation de cette énergie. D'où la notion d'efficacité énergétique. Et toutes ces notions, l'intervenant a essayé de les définir et de les expliquer aux étudiants, ainsi qu'aux participants.

Le professeur Zaatri Abdelouahab, ancien enseignant à l'université des Frères Mentouri de Constantine 1, a posé le problème de l'exploitation des potentialités que recèle le pays en facteurs de production d'énergie renouvelable. «Nous sommes un pays dont l'énergie est produite à base d'hydrocarbures, a-t-il commencé par dire, et les hydrocarbures sont polluants et conduisent aux problèmes de l'élévation des températures qui deviennent dangereuses pour les citoyens aussi bien que pour la planète tout entière». Donc, il a conseillé de suivre le rythme mondial et de faire la transition énergétique, c'est-à-dire remplacer en partie les énergies conventionnelles polluantes par les énergies renouvelables. «L'Algérie est très bien fournie en énergie solaire sous sa forme photovoltaïque, donc directement électrique, ou photo-thermique, en chaleur, a-t-il expliqué. Il n'y a donc pas de raison de ne pas aller dans cette direction. D'autre part beaucoup des régions d'Algérie (bord de mer, In-Salah, Adrar) sont suffisamment fournies en vent et peuvent exploiter l'énergie éolienne. Enfin, nous avons assez de fermes agricoles où nous pouvons faire de la biomasse, produire de l'électricité à partir des déchets agricoles et animaux. Notre pays possède tout ce qu'il faut. Qu'est-ce qui reste à faire ? C'est de réfléchir à bien les utiliser, ces facteurs. Or, on cherche à faire des programmes démesurés en ayant recours à des moyens de production très puissants. On veut des centrales trop puissantes qui demandent de grandes surfaces ou des éoliennes de très grande dimension. Et moi, je dis non, je suis pour l'utilisation de l'énergie là où elle est et l'adapter aux régions, aux villes, de façon rationnelle et intéressante, faire des petits générateurs parce que nous ne maîtrisons pas la technologie, nous l'achetons. Alors que nous ne savons même pas fabriquer nous-mêmes l'outil de base des cellules solaires que sont les semi-conducteurs, ni le profil d'une pale d'éolienne, nous voulons aller à des centrales trop puissantes et difficilement maîtrisables. Il faut aller vers des machines de petite dimension mais conçues et fabriquées par nous», a considéré le professeur Zaatri.