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Relizane: Des agriculteurs inquiets malgré les fortes pluies

par Mahi Ahmed

  Les agriculteurs, particulièrement les agrumiculteurs activant dans les périmètres de la Mina et du Bas Cheliff qui se caractérisent par un taux de fertilité élevé des terres, affichent un certain pessimisme quant à la satisfaction de leurs besoins en eau d'irrigation agricole à l'orée de la saison estivale malgré la mise en place d'un programme intersectoriel initié par les secteurs de l'hydraulique, de la pêche et des produits halieutiques et de l'agriculture visant l'extension des périmètres irrigués à travers le territoire de la wilaya. La commission locale chargée du suivi de la campagne d'irrigation a signifié dans son plan prévisionnel que les besoins du périmètre de la Mina qui s'étend sur une superficie de quelque 7.000 ha sont de l'ordre de 47 millions de mètres cubes alors que celui du Bas Cheliff s'étendant sur 7.600 ha tournent autour de 61 millions. Ces volumes ne seront nullement accordés par l'Office des périmètres irrigués aux deux périmètres. Pour celui de la Mina, une quantité de 10 millions de m³ lui sera réservée. Un volume jugé faible par rapport aux besoins réels. Le Bas Cheliff sera mieux nanti avec 51 millions de m3 qui peuvent assurer une meilleure irrigation durant l'été. Toutefois, les agriculteurs notamment les agrumiculteurs ayant fortement investi dans la filière des agrumes ces dernières années sont inquiets particulièrement pour les jeunes plants nécessitant une irrigation régulière. Les spécialistes du domaine lancent un appel aux responsables concernés afin de dissiper les craintes et sauver les agriculteurs d'une possible déconvenue. Le stress des agriculteurs se justifie par le faible volume d'eau emmagasiné dans le barrage Es-Sâada de Sidi M'hamed Benaouda qui alimente les plaines de la Mina et qui se situe à environ 57 millions de m³ en dépit des fortes précipitations enregistrées cette année, d'où les difficultés que peuvent rencontrer les agriculteurs en matière d'eau d'irrigation. Il est donc nécessaire de trouver la formule idoine pour sauver ce périmètre d'une éventuelle sécheresse pendant la saison des grandes chaleurs. Dans ce contexte, les concernés appellent à l'aide et l'accompagnement des spécialistes du domaine pour la rationalisation de l'utilisation des quantités d'eau destinées à l'agriculture en mettant en place des techniques modernes dont les procédés du goutte à goutte et de l'aspersion. «Il faudra passer aux nouvelles pratiques d'irrigation pour rationaliser l'eau et éviter les grosses pertes enregistrées par les systèmes archaïques», dira un agriculteur averti. Les services de la direction des services agricoles (DSA) envisagent d'atteindre 15.941 ha irrigués durant l'année en cours, soit 1.630 ha de plus par rapport à l'année 2017, dont 8.333 qui seront irrigués par le système de l'aspersion et les superficies restantes par le procédé du goutte-à-goutte. L'achèvement des travaux des stations d'épuration des eaux usées dont celle de Relizane et la mise en service de l'eau de dessalement pouvant libérer les eaux des barrages de la wilaya au profit de l'agriculture constituent autant de paramètres qui rendent de grands services à l'agriculture. Cette dernière est la seule alternative pour garantir l'autosuffisance alimentaire et un créneau salvateur pour l'économie nationale en quête de diversification afin de se redresser.