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Programme de grands transferts: L'eau sous le sceau de l'urgence

par Notre Envoyée Spéciale A Sétif : Ghania Oukazi

Les ministres de l'Intérieur et des Ressources en eau ont procédé hier au lancement d'un programme de grands transferts d'AEP à partir du barrage de Tichy Haff pour desservir des communes enclavées de la daïra de Beni Ourtilène.

La première pierre de ce que Nour-Eddine Bedoui qualifie de « projet du siècle » au même titre que celui lancé et réalisé au temps de Abdelmalek Sellal, desservant Tamanrasset à partir d'In Salah, a été posée sur les hauteurs de la commune de Aïn Gueradj, situé à 60 kilomètres au nord de Sétif. Les grands transferts d'AEP se feront à partir du barrage de Tichy Haff et desserviront sur une distance de 72 kilomètres 6 communes mitoyennes plus une éloignée. « Ce sont près de 80.000 habitants en pleine montagne qui recevront de l'eau à partir de ce projet », nous précise le ministre des Ressources en eau.

La réalisation du projet s'étalera, selon le directeur des Ressources en eau de la wilaya, sur 26 mois et coûtera 6,3 milliards de dinars. Bedoui exigera du constructeur Cosider d'inscrire les travaux sous le sceau de l'urgence parce que, a-t-il souligné, « ces communes souffrent beaucoup du manque d'eau, il faut faire vite ». L'urgence pour le ministre est de livrer chaque tranche réalisée. « Il ne faut pas attendre que l'ensemble du projet soit fini, les populations attendent depuis longtemps », insiste le ministre. Il recommandera en outre d'opérer d'autres transferts à partir du barrage de Aïn Zada, dans la daïra de Bord Bou Arreridj, pour alimenter en AEP 4 autres communes enclavées.

La délégation officielle fera un saut au quartier du théologien Cheikh El Hassan Ben Mohamed El Ouartilani (1713 - 1779) pour déposer une gerbe de fleurs sur sa tombe et s'enquérir du projet de réhabilitation de sa maison.

Halte suivante, le siège de la commune de Bougaa où Bedoui se réunira avec les autorités locales pour mettre au point un programme de travail. Bougaa, ce sont 18 communes et 75.000 habitants « avec entre autres problèmes, un seul hôpital, une quote-part de 60 logements seulement et une équipe de football (RCB) créée en 1947, avant l'Entente, mais qui évolue sans aucun moyen », nous font savoir certains de ses citoyens. « Avant que Sétif ne devienne wilaya, nous relevions de Constantine, nous sommes situés dans la région nord (nord-Constantinois), nous voulons que Bougaa devienne wilaya » espèrent-ils. « Pourquoi pas, elle ne le mérite pas ? » interroge Bedoui avec un sourire.

Il lancera aux représentants de la société civile de la commune que « j'aime la cohésion, il faut qu'on ait une dynamique de développement étudiée basée sur une méthodologie de travail bien claire pour qu'on puisse avancer ». Il n'hésitera pas, selon des sources sûres, à exiger du wali de régler définitivement le problème du réseau d'AEP de l'ensemble de la wilaya. « Je ne veux plus en entendre parler ! », exigera-t-il.

Les deux ministres passeront l'après-midi d'hier au niveau du chef-lieu de wilaya, entre autres, à suivre des activités retraçant l'histoire des événements ayant marqué la région. Aujourd'hui, ils lanceront le tramway aux côtés du ministre des Transports et assisteront aux festivités commémoratives du massacre des 45.000 Algériens perpétré le 8 mai 1945 par le colonisateur français.