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Résidents: Le CAMRA répond au ministère de la Santé

par R. N.

Dans une longue intervention publiée sur leur site, le Collectif des médecins résidents (CAMRA), en grève depuis 6 mois, répond au dernier communiqué du ministère de la Santé (MSPRH).

Concernant la «modulation de la durée du service civil», évoquée par le MSPRH, le Camra note «des changements positifs», mais estime que «la durée du service civil est toujours de 4 ans, alors que notre revendication initiale était l'abrogation de son caractère obligatoire». «Nous avons même élaboré et proposé des solutions à même de maintenir un service civil tout en retirant l'obligation». «Aussi, est-il nécessaire de maintenir un service civil de 4 ans dans les CHU du Nord, alors que sa vocation première est de lutter contre les déserts médicaux ?» s'interroge le Camra, estimant que «cette modulation n'est pas garantie de rester immuable pour les années à venir. Tant que les textes de loi ne sont pas modifiés, il n'est pas improbable de voir une nouvelle modulation, d'ici quelques années, pire que l'actuelle». Au sujet de la «prime du service civil», les résidents s'interrogent sur sa limitation «au service civil aux seules wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, alors que les zones III et IV sont celles où l'on passe le plus de temps, obligés d'exercer dans des structures hospitalières parfois, disons-le, avec aussi peu de moyens et d'infrastructures que celles du Sud !?» «Enfin, que se passera-t-il dans quelques années, lorsque ces montants ne vaudront plus rien !? Faudra-t-il une nouvelle grève afin de les revaloriser ?» ajoute le document, proposant «d'exprimer ces primes en pourcentage». A propos du logement de fonction, le Camra rappelle qu'il est «un droit déjà inscrit dans les textes relatifs au service civil», estimant que la «promesse du ministère sur ce volet ne peut être assurée ni rassurer qu'en présence d'outils additifs tels qu'une prime de logement ou un conditionnement de la durée du service civil (la durée d'attente d'un logement est comptabilisée dans la durée du service civil avec versement immédiat du salaire)». «De plus, la tutelle ne ?promet' de logements décents que dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, alors que la loi stipule clairement qu'à partir de 50 km de distance, sans distinction de zone, l'assujetti doit être logé», lit-on dans le document. En réponse au communiqué du MSPRH concernant le «plateau technique», dont «la consécration du principe de l'affectation des praticiens assujettis au service civil par groupe de spécialité homogène», et la «création d'hôpitaux de référence dans chaque wilaya offrant un plateau technique complet propre à chaque spécialité», le Camra affirme «attendre de voir ce que cela donnera sur le terrain».

Pourquoi le silence du ministère de la Défense ?

A propos du service national dont la durée accomplie «est déductible de la durée du service civil», comme le suggère le MSPRH, les résidents qualifient cette «proposition» de « bonne surprise», mais s'interrogent sur le «mutisme de la part du ministère de la Défense» à ce sujet. «Est-ce normal que tous les jeunes Algériens de plus de 30 ans soient graciés des obligations du service national, sauf les médecins, les paramédicaux et les insoumis !? Sommes-nous donc considérés, après 12 ans d'études, comme de vulgaires insoumis !?» ajoute le document. Quant à «l'arrêt des gardes», sur lequel le MSPRH estime que «les résidents en sciences médicales sont des médecins praticiens en formation post-graduée qui sont astreints à plein temps à participer aux activités de garde d'urgence et de service», le Camra rappelle que «le dernier durcissement en date ne s'est imposé à nous -à contrecœur- qu'après 6 mois de grève». Et rappelle encore que dans son article 9, le «décret exécutif n° 11-236 portant statut du résident en sciences médicales» stipule que «dans le cadre de leur programme de formation, les résidents sont astreints à plein temps, sous la direction du corps enseignant et sous la responsabilité du chef de service, à participer aux activités». «Ce qui fait, note le Camra, que nous ne sommes aucunement ?responsables' du déroulement des activités de soins».