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Nouredine Bedoui à Sétif: La gestion de certains services publics confiée au privé

par Ghania Oukazi

Le gouvernement a décidé de déléguer la gestion de certains services publics aux privés et aux jeunes diplômés des universités.

L'annonce en a été faite dimanche par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire lors de sa rencontre avec les représentants de la société civile de la wilaya de Sétif à l'université Ferhat Abbas. « Un projet de décret sera examiné dans les prochaines semaines en Conseil du gouvernement, il prévoit la délégation de services publics aux jeunes diplômés des universités et aux privés », a-t-il dit. «C'est un partenariat qui permettra aux collectivités locales de faire gérer les structures socioéconomiques par des gestionnaires privés sur la base d'un cahier des charges, il n'est plus question de les laisser fermer faute de gestionnaires alors qu'elles ont été réalisées à coup de milliards », a-t-il souligné.

Il s'agira de déléguer la gestion de certains services publics comme les piscines, les bibliothèques communales, les marchés de proximité, les crèches, les locaux commerciaux? « Nous avons près de 500 crèches à travers le territoire national mais elles sont fermées, nous allons les donner en gestion à des gens qualifiés », a-t-il assuré.

A sa prise de parole devant les représentants de la société civile, le ministre de l'Intérieur a fait savoir qu'il était porteur d'un message du président de la République à la population de Sétif. «(?), le président de la République vous demande de continuer cette dynamique et de faire de cette région un pôle qui sera un exemple pour les autres wilayas », a-t-il indiqué. Nouredine Bedoui n'hésitera pas à dire à propos de Sétif que « je me considère un de ses serviteurs pour avoir été wali ici pendant 6 ans, d'ailleurs une des raisons de ma réussite est que ses habitants m'ont accompagné et ont cru au développement, c'est grâce à eux que nous avons pu réaliser le programme quinquennal de la wilaya dans les délais ». Il réitère à l'assistance que « le message le plus fort que le président vous adresse est que vous continuez à développer votre région et nous vous accompagnerons pour réaliser toutes vos ambitions ». Il relèvera qu'il se trouve à Sétif la veille de la commémoration des tragiques événements du 8 mai 45 et estimera que «c'est une honte pour le colonisateur français, il pensait qu'en assassinant 45.000 Algériens, il allait tuer la révolution mais la guerre menée pour l'indépendance lui a prouvé le contraire ».

Sétif veut une ouverture sur la mer...

Bedoui promettra que la wilaya bénéficiera du fonds des Hauts Plateaux qui vient d'être renfloué sur décision du président de la République. « Dans le programme du gouvernement, il y a un volet important qui concerne les Hauts Plateaux dont certaines régions seront érigées en wilayas déléguées, il y en aura de Sétif, de Laghouat, de M'sila? Sétif a des régions montagneuses qui auront droit à des aides supplémentaires comme Babor qui a souffert du terrorisme(?) », explique-t-il. Il préviendra cependant que «désormais, nous n'avons plus besoin de gestionnaires administratifs mais de gestionnaires qui sauront évaluer les potentialités, les capacités de leurs localités, combler les insuffisances, valoriser le patrimoine de leurs communes, compter le nombre de chômeurs et faire en sorte de leur créer des emplois en sachant attirer l'investissement privé(?) ».

Le ministre instruira les autorités locales pour aider les enfants handicapés à l'exemple des enfants trisomiques. «Il faudra créer une caisse de solidarité au niveau de la wilaya pour aider cette catégorie d'enfants, je rends hommage aux associations qui s'en chargent, il faudra que les collectivités locales les aident », recommande-t-il.

Aux PAPC qui lui ont demandé d'élargir leurs prérogatives, Bedoui notera que « la loi sur les collectivités territoriales est en préparation et qu'il faille l'enrichir à travers les débats au niveau des rencontres régionales qui sont organisées à cet effet ».

A la demande d'une association sportive de la réalisation d'un complexe olympique, il rappellera que « le président de la République avait promis d'offrir un stade à l'Entente après sa victoire de la coupe arabe, l'étude a été finalisée et c'était Cosider qui devait le réaliser pour deux milliards, je considère que le projet est toujours d'actualité ».

La salle de conférence de l'université Ferhat Abbas était comble dimanche soir alors que le ministre n'avait pris la parole qu'à 21h passées. Les Sétifiens avaient formulé un grand nombre de demandes.

Il est vrai que la ville de Sétif a changé de visage avec la réalisation d'un grand nombre d'édifices et d'infrastructures diverses ainsi que le tramway dont la mise en marche intervient aujourd'hui, le 8 mai.

Mais la wilaya semble vouloir prétendre encore à de grands investissements. A vu d'œil, la région ne manque pas de ressources. Un représentant de la chambre haute nous fera savoir que les Sétifiens sont friands de poisson et «ils en mangent durant toute l'année et du frais en plus». Il affirme qu'un grand nombre d'entre eux possèdent des chalutiers et pêchent tout au long des côtes nationales et ont même des camions frigorifiques. « On peut pourtant avoir une ouverture sur la mer », dit l'élu avec un large sourire. « Il est possible que Ziama Mansouria se détache de Jijel pour faire partie de la wilaya de Sétif, ça ne dérangera en rien ses habitants puisqu'ils sont bien éloignés du chef-lieu jijelien », soutient-il. Certes, l'ambition des Sétifiens n'a pas de limite.

Notons que de timides appels à un cinquième mandat pour Bouteflika ont été lancés durant certaines rencontres de Bedoui avec les citoyens.