Deux mères désemparées en pleurs.
L'une comme l'autre se retrouvent sans leurs fils, l'un assassiné, l'autre en
prison. Elles étaient présentes toutes les deux au procès. Les faits de
l'affaire d'un crime de sang remontent à janvier 2015. Ce jour-là, les services
de police recevaient un appel téléphonique, signalant une personne blessée à la
tête au centre-ville à Tébessa. Aussitôt, les éléments de la sûreté,
accompagnés de la Protection civile, se rendirent sur le lieu indiqué où ils
découvrirent la victime inconsciente qui sera évacuée, peu après, aux urgences
médicales. Devant la gravité de son état, le blessé sera transféré au CHU
d'Annaba. Placé sous surveillance médicale en réanimation, quatre jours durant,
le blessé, étant considéré en état de mort clinique, succomba à ses blessures.
Les investigations entreprises par la police aboutirent à l'arrestation de deux
jeunes, l'un d'eux déclara que c'était son ami qui avait porté le coup fatal à
l'arrière de la tête, avec un objet contondant, après sa sortie d'un lieu de
vente de boissons alcoolisées. Lors de son passage devant le juge
d'instruction, l'accusé revint sur ses déclarations, allant jusqu'à dire que
c'était les services de sécurité qui exercèrent sur lui, pendant l'audition,
une pression psychologique. Le réquisitoire du représentant du ministère public
fait revenir l'accusé à la nuit précédant l'agression fatale qui coûta la vie à
la victime : «Le crime avait eu lieu le 9 janvier, le lendemain, vous aviez
quitté le territoire national en direction de la Tunisie. Comment avez-vous eu
l'argent ?» L'accusé répondit : «J'étais allé en Tunisie pour voir le match de
l'équipe nationale». Le juge le questionna de nouveau : «Vous êtes libre dans
vos déplacements, ma question est de savoir comment aviez-vous obtenu l'argent
?» L'accusé : «Je suis un marchand ambulant, j'avais récupéré mon argent auprès
de mes clients». Le juge, encore lui : «Pourquoi votre complice a reconnu le
crime ?» L'accusé persista dans la négation du forfait commis. Il sera acculé
parce que les aveux de son complice viendront conforter le rapport établi par
le médecin légiste. Le magistrat voulait pousser l'accusé à reconnaître que
c'était lui qui assena le coup mortel à la victime pour la délester de son
argent, en offrant ensuite 5.000 dinars à son complice. Le verdict rendu par le
tribunal criminel près la cour de justice de Tébessa, 15 ans de réclusion
criminelle à l'encontre des accusés, peine assortie d'une amende de 3 millions
de dinars.