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Constantine - Aouinet El Foul: Des taxieurs réparent la chaussée par leurs propres moyens

par A. M.

  Nécessité oblige, les taxieurs logés à la station du 20 août 1955 au centre de la ville de Constantine se sont improvisés entrepreneurs occasionnels des travaux publics et ont entrepris de réparer la chaussée qui s'est effondrée, il y quelques semaines de cela, au niveau du terrain Kaidi Abdallah, dans le quartier de Aouinet El-Foul. Il est vrai que cette venelle a de tout temps représenté pour eux la voie essentielle pour déboucher sur les centres urbains que leur service de taxi dessert à partir de cette station centrale. « C'est donc après avoir attendu longtemps et d'une part, l'intervention de la Seaco pour réparer la grosse fuite d'eau potable qui coule toujours à hauteur de la mosquée du quartier et qui est à l'origine de l'affaissement de la chaussée, et des services techniques de la mairie d'autre part, pour procéder aux réparations, que nous avons pris l'initiative d'agir en décidant de faire nous-mêmes des travaux de remblayage et de goudronnage de la voie, bénéficiant du concours d'un citoyen bénévole qui nous a fourni gratuitement le goudron », nous ont expliqué, hier, les taxieurs, ajoutant qu'ils ont fait « juste ce qu'il faut pour laisser passer un véhicule à la fois. Et nous avons repris le trafic à destination des localités et des quartiers de Hamma-Bouziane, El-Menia, Sidi-M'cid, El-Ghorab, Messaoud Boudjériou et Ibn-Ziad ». Nos interlocuteurs ont justifié l'initiative non seulement par les facteurs négatifs qu'ils viennent d'évoquer, mais aussi parce qu'ils refusent de débrayer et laisser en rade les clients des centres urbains du nord du chef-lieu de la wilaya, et ils n'acceptent pas les difficultés supplémentaires résultant de la déviation d'itinéraire proposée et qui consiste à faire un long détour, à l'aller comme au retour, en passant par la cité du Ciloc pour emprunter la descente d'El-Ménia, réputée être, à juste titre d'ailleurs, une « descente de la mort », ont-ils encore fait valoir. « La mairie veut temporiser et parle de lancer des grands travaux pour régler définitivement le problème des effondrements qui surviennent périodiquement sur cette route et au même endroit. C'est bon. Mais le projet qu'elle propose va durer dans le temps. Et dans ce cadre, il doit passer d'abord par l'organe délibérant de l'APC qui devra dégager les moyens financiers pour sa réalisation en partenariat avec le secteur des travaux publics et l'entreprise Seaco. Et durant tout ce temps, nos intérêts seront sacrifiés ». Alors, diront-ils, « nous avons décidé de prendre en main ce problème, en recourant à cette solution provisoire et advienne que pourra », ont argumenté les taxieurs.