La situation que vivent aujourd'hui
les 400 familles de la ferme des Trois Martyrs, connue aussi sous le nom de la
ferme Bouneffa, candidates au logement, est assez
paradoxale. Selon les explications qui nous ont été fournies, hier, par le
président du comité de quartier, M. Zermani Lyazid, qui a contacté notre bureau, ces familles se
trouvent coincées dans les dédales de l'administration et ne trouvent pas
d'issues pour s'en sortir. Notre interlocuteur, qui est concerné par le
logement au même titre que tous ses concitoyens, nous a expliqué que ces derniers
ont formulé des demandes de logement social en 1995, qu'ils ont déposées à la
daïra, sans obtenir satisfaction. «Par la suite, nous avons bénéficié en 2012
de lots à bâtir dans le cadre du logement rural. Et maintenant, nous nous
trouvons coincés entre l'une et l'autre formule sans obtenir satisfaction ni
par l'entremise de la première ni de la seconde». Poursuivant l'explication, M.
Zermani a indiqué qu'aujourd'hui, lorsqu'ils font des
réclamations au niveau du social, leur demande est rejetée par la commission
nationale du logement (CNL) au motif qu'ils ont bénéficié de logements ruraux.
« Mais notre dossier du logement rural demeure bloqué à cause du manque
d'assiette foncière », signale le président du comité de quartier. La daïra et
la wilaya que nous avons démarchées à maintes reprises nous répondent à chaque
fois qu'elles ne sont pas compétentes pour nous attribuer un terrain destiné à
la construction et que cette prérogative relève de la compétence du ministère
de l'Agriculture qui devrait déléguer une commission habilitée à traiter ce
problème d'assiette de terrain et rendre une réponse. L'ancien wali, qui est
venu chez nous il y a quelques années, nous a proposé de reverser nos dossiers
au programme du logement social. Malheureusement, cette proposition n'a jamais
été concrétisée. D'autre part, et depuis plusieurs années, nous sommes restés
dans l'attente de la venue de cette commission du ministère de l'Agriculture
pour régler le problème du choix de terrain destiné à la construction des logements
ruraux ». Tout dernièrement, c'était le chef de daïra qui est venu les voir
pour leur demander de faire table rase du passé et de constituer de nouveaux
dossiers de demandes de logement, ajoute notre interlocuteur. « Ce que nous
avons fait et déposé à la daïra il y a maintenant trois mois », a indiqué
encore M. Zermani, ajoutant que la situation reste
figée. «Et aujourd'hui, les 400 familles de la ferme des Trois Martyrs se
demandent à quel saint se vouer pour accéder au logement dans l'une ou l'autre
formule », termine notre interlocuteur.