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Les soins à domicile ont besoin d'un cadre réglementaire

par M. Aziza

En dépit de «la bonne intention» des pouvoirs publics qui ont mis en place le système des soins à domicile, depuis 2014, les professionnels de la Santé réclament, aujourd'hui, un cadre juridique réglementaire qui régit ce service. C'est ce qu'a affirmé au ?Le Quotidien d'Oran', Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé public (SNPSP), soulignant que «les soins à domicile ont besoin, aujourd'hui, d'un cadre juridique qui protège tout le monde».

Il a indiqué que ce système ou ce nouveau concept de santé publique, en Algérie, a été évoqué dans l'avant-projet de loi de la Santé qui vient d'être adopté, à la majorité, par le parlement. Mais, dit-il, c'était beaucoup plus des généralités et des objectifs, alors que les soins à domicile ont besoin d'un dispositif qui protège les droits des malades qui reçoivent des soins à domicile et qui protège les droits du personnel chargé d'accomplir ce service. Un cadre réglementaire qui spécifie les missions et les moyens, que ce soit dans le secteur public ou privé. Pourtant et selon les responsables du ministère de la Santé, le concept du soin à domicile est déjà mis sur rails par les autorités. C'est ce qui ressort, d'ailleurs, des déclarations du Pr Mohamed L'Hadj, directeur général des Services de Santé au ministère de la Santé, qui a affirmé, lors d'une table ronde sur les soins à domicile, en oncologie, organisée dernièrement, à l'hôtel El Djazair, «que le concept du soin à domicile requiert une place particulière dans le système national de Santé. Mis en place en 2014, ce programme suscite un intérêt croissant des citoyens qui sont, de plus en plus, demandeurs de ce type de prestations de soins». Et d'affirmer «que la demande est, de plus en plus, importante». Il a également indiqué que ce genre de prestations médicales concerne, aussi, le Plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, qui constitue, selon le représentant du ministère de la Santé «l'expression d'une volonté et d'un engagement des autorités algériennes pour lutter contre cette maladie». Il a précisé que les principales villes du pays sont, aujourd'hui, couvertes par ce programme de soins à domicile en oncologie, avec «un niveau de satisfaction et de reconnaissance des patients, de leurs familles, ainsi que des médecins cliniciens traitants», a précisé le même responsable. Lors de cette rencontre, organisée par la Société algérienne d'Echinococcoses hydatique (SAEH), le Pr Amar Tebaibia, président de la Société algérienne de médecine interne (SAMI), a estimé, qu'en dépit de la promulgation de deux arrêtés autorisant, dans un premier temps, le privé puis le secteur public, à prodiguer les soins à domicile, la pratique n'en est qu'à ses débuts.

Seuls 237 établissements de proximité proposent ces soins

Le Pr Tebaibia a affirmé qu'aujourd'hui, seuls 237 établissements de proximité proposent les soins à domicile, indiquant que l'hospitalisation à domicile, quant à elle, exige des moyens «au vu de l'expérience que nous menons à Birtraria, depuis des années». Justement c'est ce qu'a relevé le président du SNPSP, Lyes Merabet, qui a affirmé au ?Le Quotidien d'Oran' «que pour toute chose, il faut avoir et donner les moyens de sa politique». Il affirme que l'ancien ministre avait lancé plusieurs projets et parfois sans définir le cadre réglementaire et sans définir les moyens de sa politique pour la réussite de ces projets. Il a, justement, invité, le nouveau ministre de la Santé à se pencher sur ce projet, en concertation avec les professionnels qui sont sur le terrain, afin d'encadrer ce nouveau service médical, pour une meilleure efficacité et en garantissant les droits et le devoir de chacun. La présidente de la Société algérienne d'Echinococcoses hydatique (SAEH), Pr Karima Achour, a expliqué que la solution de soins, à domicile, permet de soulager les structures de santé, surtout pour les actes de soins peu lourds qui peuvent être effectués au domicile du patient et lui éviter un déplacement.

En 2018 et à ce jour 6000 actes médicaux ont été prodigués à domicile, contre 18.903 actes médicaux et 6.388 entretiens psychologique en 2017. Le ministère de la Santé ambitionne, pour l'année 2018, une extension des actes prodigués à domicile, pour englober les soins ponctuels et continus, voire même des soins de réadaptation et réhabilitation à domicile. C'est aussi l'ambition affichée par ?Santé Dom', premier organisme privé de soins à domicile, agréé par le ministère de la Santé, qui vise à créer un réseau national de médecins et de paramédicaux pouvant intervenir 24h/24 et 365 jours, dans l'année, en prenant en charge des pathologies aiguës et chroniques, le jour, la nuit et même les week-ends.