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Constantine - Hamma-Bouziane: Des habitants bloquent le passage des camions de ramassage d'ordures

par A. Mallem

Jeudi matin, des citoyens de la cité Remada, quartier situé dans les faubourgs de la ville de Hamma-Bouziane et par où passent les camions de ramassage des ordures pour aller déposer leur chargement à la décharge publique, ont fermé la route en se mettant en travers pour empêcher ces véhicules de passer.

Aussi, les conducteurs ont été contraints de rebrousser chemin et faire un long détour en passant par le quartier de Bergli pour rejoindre la décharge. «Nous en avons assez de ces véhicules qui nous empoisonnent l'air et menacent la vie de nos enfants», nous ont expliqué les citoyens. Et de poursuivre qu'«en plus du danger latent que ces camions représentent pour les enfants de la cité qui jouent devant leurs domiciles, ils nous causent beaucoup de désagréments en ce sens qu'ils transforment la rue en décharge publique à cause des tas d'ordures qu'ils laissent échapper sur leur passage parce que les camions ne possèdent pas de filet qui empêche les ordures de tomber pendant le transport». Et puis, rappellent nos interlocuteurs, «il y a eu cet accident mortel provoqué par un de ces camions l'année passée, lorsque ses freins avaient lâché et qu'une pauvre fillette de 9 ans, qui jouait avec ses camarades devant chez elle, a été écrasée contre un mur». Parmi ces citoyens en colère, jeudi, il y avait aussi des agriculteurs dont les champs de blé jouxtent la décharge municipale, aménagée, disent ces derniers, sur un terrain agricole. De sorte que lorsque les ouvriers de la décharge se mettent à brûler les ordures, le feu se propage à leurs champs. «Et à chaque été, des parcelles de blé son brûlées».

Contacté hier, le directeur de l'EPIC de la commune chargée du ramassage des ordures, M. Said Issad, a expliqué que tout le problème réside dans l'absence du bulldozer qui déblayait les ordures. «Cet engin nous a été pris il y a plus d'une année de cela, à titre provisoire, par la wilaya pour les besoins du centre d'enfouissement de Doghra dans la commune de Zighoud-Youcef. Et il ne nous a pas été restitué. Ce qui fait que les ordures ont formé des monticules qui se sont accumulés et étendus dans la décharge jusqu'à atteindre les abords des habitations de la cité. C'est pour cette raison que les habitants, moins d'une dizaine d'individus, se sont mis à protester en fermant momentanément la route qui conduit à la décharge». M. Issad a considéré qu'avec les seuls engins sur place, un chargeur et un rétrochargeur, l'EPIC ne peut faire le travail de déblayage et de dégagement des ordures loin des centres habités. «Pour faire ce travail, j'ai été amené, il y a une quinzaine de jours, à louer un bulldozer qui a travaillé durant une dizaine de jours à la décharge et cela m'a coûté 15 millions de centimes. C'est pour dire qu'il y a nécessité urgente pour nous de récupérer notre bulldozer», a ajouté le directeur de l'EPIC. Quant au déversement des ordures sur la route de la cité Remada, il a reconnu l'existence de ce phénomène et a répondu qu'il envoie régulièrement des ouvriers pour nettoyer la route. Par contre, en ce qui concerne les champs de blé, M. Issad a nié que le problème d'incendie des champs qui jouxtent la décharge se pose encore. «Ce problème s'est posé il y a quelques années, certes, a déclaré notre interlocuteur, mais, depuis, nous avons mis des barrières de séparation entre la décharge et les champs». «Ensuite, nous allons à l'avenir mettre des gardiens pour veiller à éviter ce genre de problème», ajoutera-t-il.