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Les accidents du travail en baisse de 15 à 20%

par M. Aziza

  L'Algérie a enregistré plus 48. 000 accidents du travail en 2017 dont 552 mortels. C'est ce qu'a révélé jeudi dernier le directeur d'agence d'Alger, M. Idris Mahfoud, lors de la tenue d'une journée portes ouvertes sur «équipement de protection individuelle, obligation de l'employeur et droit du travailleur», à Alger.

La fréquence des accidents du travail a connu une baisse considérable cette année. Si le secrétaire général du ministère du Travail, Mohamed Khiat, avait parlé d'une baisse des accidents du travail de 15% durant les cinq dernières années, le directeur de l'agence d'Alger a évoqué une baisse de 20% rien que pour la wilaya d'Alger. Cette diminution est due principalement, selon M. Idris Mahfoud, aux actions de prévention menées par le service et aux actions de recours contre le tiers. Ces deux aspects, explique-t-il, ont fortement contribué à la prise de conscience chez les employeurs pour ce qui est de l'amélioration des conditions du travail. Il détaille que sur plus de 48.000 accidents de travail survenus au niveau national en 2017, Alger en a enregistré 5.395 (déclarés) pour la même période, dont 54 mortels.

Il a fait remarquer que les hommes sont les plus exposés aux risques professionnels, et ce, de par la nature de leurs activités et au degré de pénibilité auquel ils sont exposés, soit 84,6% accidents de travail et 97,6% des accidents mortels. Les femmes par contre ne représentent qu'une infime proportion, et ce avec 15, 4% d'accidents de travail et 2,4% d'accidents mortels.

Ces accidents sont dus, selon le directeur d'agence d'Alger, en premier lieu au manque et au non-respect de consignes de sécurité mises à la disposition des travailleurs par les employeurs, notamment le port des équipements de protection individuelle. D'où la nécessité de sensibiliser davantage et contrôler les chantiers et les entreprises par rapport aux respects des normes de sécurité.

Le BTPH demeure la branche d'activités qui engendre un nombre important d'accidents, soit 25% du total des accidents de travail et 43,9% des accidents de travail mortels.

A noter en outre que la manutention par exemple, occupe elle aussi une part très importante du travail, et elle est à l'origine de 11% des accidents de travail déclarés à la Cnas entre 2010 et 2014. Des accidents qui provoquent généralement des lombalgies chroniques, hernies discales. Leurs conséquences sur la santé des travailleurs, économiques et sociales, justifient pleinement la démarche des services concernés qui ont décidé au cours de ces dernières années de miser sur la prévention et la sensibilisation.

Harcèlement moral

Dans le bulletin d'information, les services de la Cnas ont appelé à la mobilisation pour la promotion de la prévention des risques psycho-sociaux et contre le stress au travail, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale du Travail (l'OIT). Ils ont également évoqué dans ce contexte, «le harcèlement moral au travail», connu sous le nom d'intimidation, de violence psychologique. Les services de la Cnas ont défini le harcèlement par un comportement abusif, répété, dirigé à l'encontre d'un salarié ou d'un groupe de salariés et consistant à traiter injustement, en humiliant ou en menaçant la personne harcelée. Il est indiqué dans le bulletin d'information de la Cnas qu'il peut avoir pour conséquence, suite à ce genre de comportement, un stress post-traumatique avec perte d'estime de soi, d'anxiété, de dépression, d'apathie, des troubles de mémoire, voire même de conduite suicidaire.

La question se pose : est-ce que la dépression causée par un harcèlement au travail est considérée comme un accident du travail, étant donné que les symptômes cités peuvent persister plusieurs années et conduisent automatiquement à un arrêt de travail ? Autrement dit, quels sont les mécanismes des pouvoirs publics pour protéger les travailleurs du harcèlement moral au travail ? Car nombreux sont les travailleurs et les travailleuses qui ont été victimes de harcèlement moral au travail, notamment ceux qui tentent de dénoncer les abus.