Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Traitement du sida: L'Algérie a obtenu des résultats «exceptionnels»

par R. N.

L'Algérie a obtenu des résultats «exceptionnels» dans le traitement du VIH Sida, en passant de 48%, en 2010, à 76% en 2016, a affirmé jeudi, le représentant du Programme commun des Nations unies, sur le VIH/Sida, en Algérie (ONUSIDA), Adel Zeddam. «L'Algérie a atteint des résultats exceptionnels dans le domaine du traitement du VIH Sida, les progrès sont là, car, il y a de moins en moins de personnes qui arrivent à un stade tardif de la maladie et ce, grâce au diagnostic précoce qui a, réellement, réduit les risques de transmission du virus», a souligné M. Zaadam, lors de la présentation d'une étude sur les connaissances des jeunes Algériens, sur le VIH Sida.

Il a assuré que l'accès au traitement, lancée depuis 1998 sur les bases de fonds de l'Etat, a permis la création de 15 centres, rendant disponible le traitement à 11.034 personnes, à fin 2017. Quant à l'étude présentée, elle montre que plus de 15% des jeunes Algériens, âgés entre 15 et 24 ans, ont des connaissances «correctes» sur les moyens de prévention du VIH Sida. Cette étude lancée, en octobre 2017, a été effectuée sur un échantillon de «1.363 personnes +femmes et hommes de tous les niveaux scolaires+ des 4 régions du pays, âgés entre 15 et 24 ans, a conclu que seulement 15,3% d'entre eux avaient des connaissances correctes sur les moyens de prévention du VIH Sida», ont indiqué les experts d'AIDS Sida Algérie. «51% des 15-24 ans n'utilisent pas de préservatifs» .

Le Dr Moufida Benkadour, qui présentait cette étude, a affirmé que les connaissances des jeunes interrogés concernant les modes de transmission du VIH Sida sont, dans beaucoup de cas, erronés et pour preuve, 31,1% (le tiers des jeunes concernés par l'étude) pensent que «prendre un repas avec une personne atteinte du VIH Sida peut être contagieux».

Elle a mis en garde sur les dangers de contamination réelle qu'encourent les jeunes âgés entre 15 et 24 ans, car, a-t-elle expliqué, «51% d'entre eux ont reconnu qu'ils n'utilisaient pas de préservatifs, lors des rapports sexuels», sachant que l'étude a prouvé que le premier rapport sexuel d'un jeune se fait à partir de l'âge de 17 ans.

Dans un autre volet, concernant l'accès aux soins, l'étude a révélé que 43,5% des jeunes de 15 à 24 ans (47,5% femmes et 40,2% hommes) ont «des attitudes discriminatoires» à l'encontre des personnes atteintes du VIH Sida. C'est pour cela que 10,1% seulement de la population interrogée ont bénéficié d'un test de dépistage du VIH Sida, selon le Dr. Benkadour qui a souligné que la «peur de la stigmatisation et de la discrimination a fait que ces jeunes ne se rendent pas dans ces centres de dépistage dont les services sont, pourtant, gratuits».

Cartographie nationale des centres de dépistage

Une cartographie nationale des centres de dépistage du VIH Sida et des centres de référence de prise en charge des patients atteints de cette maladie a été conçue par les experts de l'Association ?Aids Algérie', afin de faciliter l'accès aux soins aux personnes atteintes de ce mal.

La conception d'une telle cartographie est disponible sur le site ?web' de l'Association Aids Algérie (www.aidsalgerie.org), a annoncé son secrétaire général, Abderraouf Kamel. «Cette cartographie permet aux patients de connaître les centres de dépistage du VIH Sida, les plus proches de leurs domiciles et faciliter, ainsi, leurs accès aux soins», a-t-il expliqué, assurant qu'elle «sera bientôt disponible sur les smartphones, au profit des jeunes». Avant la réalisation de la cartographie, une étude sur le terrain a été menée, durant 2 mois et qui a permis de recenser, à l'échelle nationale, «73 structures réparties comme suit : 58 centres de dépistage du VIH et autres IST (centre de dépistage) et 15 autres centres de référence de prise en charge des personnes vivant avec le VIH Sida», a encore indiqué le SG de l'Association.