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Bouira: L'allaitement maternel devient rare

par Farid Haddouche

C'est le constat navrant du Dr Sadia Habel, pédiatre de son état dans la wilaya de Tizi-Ouzou, quand elle a eu à intervenir sur le thème du «Concept des 1.000 jours» lors de la journée médicochirurgicale organisée par la Société algérienne de médecine générale (SAMG), collège de Bouira, qui s'est déroulée au niveau de la bibliothèque principale. L'intervenante précisera que « le lait maternel est un aliment de référence. Car il protège des infections, des allergies, de l'obésité, du diabète, améliore la capacité d'apprentissage de l'enfant et contient tous les éléments nutriments essentiels au devenir de l'enfant. Et en plus, il est gratuit !» Et comme la maman est le corps central dans ce concept, la pédiatre ajoutera : «Il y a un lien direct entre la malnutrition de la mère et le développement de son enfant qui dépend aussi de l'environnement». La spécialiste déplorera la régression alarmante de l'allaitement maternel exclusif, justifiée par des prétextes parfois incohérents, de l'avis de pas mal de spécialistes. «Comment expliquer dans ce cas que dans les pays où la famine sévit, nous trouvons des femmes qui allaitent toujours ?» s'est-elle demandé, en réponse sans doute aux justifications données et qu'elle trouve quelque peu insolites. Dans le prolongement de sa démonstration, la pédiatre Sadia Habel dira : «Il faut savoir que les 1.000 premiers jours de l'enfant sont très déterminants pour sa santé. Car au cours de cette phase, l'enfant est surtout fragile. D'où ce concept qui a été développé par l'Unicef afin de lutter contre la malnutrition de l'enfant, notamment dans les pays en voie de développement, et contre les maladies chroniques non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, l'obésité, le diabète de type 2 et d'autres maladies aussi». Le deuxième thème de la journée médicochirurgicale, «La pancréatite aiguë. Actualités 2018», a été exposé par le professeur Mustapha Taïeb, chef de service de chirurgie générale au CHU d'Aïn Taya dans la wilaya d'Alger.

Durant sa présentation, le professeur donnera de très utiles conseils pour une meilleure connaissance de la pathologie aux chirurgiens présents qui n'arrêtaient pas de lui poser des questions sur cette pathologie jugée déroutante. «Il est vrai que le traitement de cette pathologie est très difficile, d'où le nombre incessant de confrères qui trouvent la prise en charge équivoque. Ce pour quoi, je vous recommande la standardisation de la prise en charge des patients représentant des pancréatites aiguës, car seul le travail pluridisciplinaire prime, et que ça ne relève pas uniquement du chirurgien ou de l'interniste, ou du radiologue». Par ailleurs et concernant les objectifs du déroulement de cette journée médicochirurgicale qui est à sa 8ème édition, M. Abdelkader Tafat, le président national de la Société algérienne de la médecine générale, dira à cet effet : «Notre vision est de valoriser le rôle du médecin généraliste dans la hiérarchisation des soins dans le système de santé. D'actualiser et d'améliorer la formation des médecins généralistes algériens pour une meilleure prise en charge des malades, par la qualité du diagnostic, du dépistage et du suivi de différentes affections. De faciliter notamment le contact et les rencontres entre les praticiens, en particulier ceux dont l'activité et le pôle d'intérêt sont la médecine générale. Quant au docteur Hamid Brahimi qui préside au niveau local la SAMG collège de Bouira, ce dernier apportera à son tour son éclaircissement sur cet événement : «Nous sommes à notre 8ème représentation, cela prouve notre constance et rigueur dans le travail, et nous faisons toujours des efforts continus dans le domaine médical pour consacrer le statut de médecin généraliste en tant que spécialité savante. En tant que médecin de base, médecin de famille et référent, le médecin généraliste constitue la pierre angulaire de la médecine en général».