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Aïn Témouchent: Le financement des projets passé au peigne fin

par Saïd Mouas

Parrainée par le wali, Mme Ouinez Labiba, la journée d'étude consacrée aux problèmes liés au financement des projets inscrits au titre de l'investissement privé a constitué une opportunité pour faire un premier bilan des taux d'avancement après le rush sur le foncier qui a marqué la période précédant l'arrivée à la tête de la wilaya de l'actuel responsable de l'exécutif. Invités à débattre des contraintes rencontrées sur le terrain, les nombreux promoteurs présents dans la salle de délibérations de l'APW ont mis l'accent sur le volet «financement» lui-même tributaire dans la plupart des cas de la délivrance des actes de concession. Le thème, en fait, s'est imposé de lui-même compte tenu de l'ampleur du contentieux généré par une gestion complaisante du patrimoine foncier sous l'ère de l'ancienne administration.

«Nous sommes en train d'assainir les situations bancales par rapport aux textes réglementaires afin que les investisseurs puissent réaliser leurs projets en toute assurance?», notera le wali. Des propos, d'ailleurs, confirmés par les intervenants eux-mêmes, et pour peu que l'on s'en tienne à la nature des préoccupations exprimées au cours de cette journée d'information, il faut croire que l'obtention des actes de concession et les voies et moyens susceptibles de faciliter l'octroi des crédits financiers constituent le crédo de la majorité des porteurs de projets. Dans ce cadre, précisément, des éclaircissements ont été apportés par les représentants des organismes bancaires présents à cette réunion. Mme Ouinez a, pour sa part, tenu à lever certaines ambiguïtés : « Il est clair que la plupart des projets souffrent d'un manque de maturation. Des obstacles ont surgi parce que les études ont négligé des paramètres importants. Nous accompagnerons sans réserves les gens sérieux qui veulent effectivement apporter leur concours au développement de notre wilaya », ajoutera en substance la cheffe de l'exécutif.

Quant à M. Benchaâbane Med Larbi, promoteur touristique à Terga et délégué du FCE au niveau de la wilaya, il s'est félicité d'une telle initiative qui a permis aux uns et aux autres de s'informer des solutions mises en place par l'Etat afin d'encourager l'investissement. Il a qualifié cette rencontre de très fructueuse. Le débat qui a suivi l'énoncé des problèmes, notamment ceux vécus par les occupants de la zone industrielle de Tamzoura, a tourné autour de l'aménagement des sites, la régularisation des terrains, le financement des projets et les avantages fiscaux refusés à certains créneaux parrainés par l'ANDI. Un faisceau de questions auquel a répondu le wali qui a interpellé nommément les responsables concernés pour aplanir dans l'urgence les contraintes qui sont de leur ressort exclusif et d'accueillir comme il se doit les investisseurs.

S'adressant à l'aréopage d'investisseurs, Mme Ouinez Labiba a déclaré : « Vous bénéficierez tous d'une attention soutenue et je ne vous cacherai pas que, dans ce contexte, les projets autofinancés répondent mieux à nos souhaits. Pour ce qui est des projets montés en partenariat avec les banques, il faudrait qu'ils atteignent un certain niveau d'avancement pour jouir de l'acte de concession. J'y veillerais pour que cela se concrétise après des évaluations périodiques. Je vous demande par conséquent de faire davantage d'efforts afin de consolider vos apports personnels et d'éviter ainsi de tomber dans la spirale de l'endettement?». Elle a en outre révélé que sur 35 dossiers touchant le secteur touristique, un seul a reçu un avis favorable et qu'il existe des personnes ayant acquis des terrains mais qui ne se sont pas encore manifestées pour assainir leur situation et ce, depuis 2016. A ce propos, il est fait mention que 49 promoteurs immobiliers n'ont toujours pas lancé leur projet. «J'en ai déjà annulé quelques-uns et je n'hésiterais pas à aller devant la justice pour résilier des contrats de concession. Que chacun prenne ses responsabilités, je me conforme au cadre réglementaire?».

La politique d'ouverture à l'investissement destinée à renflouer les caisses de l'Etat après la chute du prix du pétrole a entraîné dans son sillage de graves dépassements et brandie comme un prétexte pour faire main basse sur les biens de la collectivité. Tout ce qui pouvait être donné a été donné. Des superficies sans commune mesure avec la taille et la vocation du projet ont été attribuées, au mépris du bon sens. Des parcelles agricoles transformées en parkings, des complexes touristiques surdimensionnés et des atteintes à la propriété privée font partie du lot des curiosités. D'autant plus que les garde-fous institutionnels tels que l'APW censée être un organe de contrôle n'on pas fonctionné, bien au contraire, ils se sont compromis. On n'a pas fini de souffler sur les «patates chaudes» laissées par l'ancienne administration, cependant tout le monde s'accorde à dire que les choses évoluent dans le bon sens. Remettre de l'ordre et passer à la vitesse supérieure, c'est le leitmotiv qui domine l'action du présent exécutif.