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L'indisponibilité de matière à recycler freine l'activité: La revalorisation des déchets? un filon mal exploité

par J. Boukraa

Près de deux décennies de son lancement, la revalorisation des déchets peine toujours à décoller. « Dix-sept ans après la promulgation des textes censés encadrer les filières de récupération et de recyclage, dans le but de promouvoir une gestion rationnelle des déchets et de valoriser des gisements économiques dormants, le secteur est toujours à la recherche d'un modèle économique », c'est ce qu'a déclaré M. Rachedi Hassen, président du forum de l'entrepreneuriat vert en Algérie qui s?est tenu du 12 au 14 avril au niveau de l'hôtel Méridien. «Si l'Etat, à travers ses dispositifs d'appui, a encouragé l'investissement dans ce secteur, et permis l'émergence d'un tissu de TPE activant dans différentes filières de la valorisation, force est de constater que ces TPE n'arrivent pas à croitre pour plusieurs raisons, dont la principale est l'indisponibilité de la matière à recycler », a-t-il ajouté, en précisant « qu'à Oran, les chiffres officiels donnent près de 1.400 tonnes de déchets collectées / jour par les CET. Et si le taux des déchets récupérables est de 35%, la quantité des déchets réellement récupérée est insignifiante, elle est de l'ordre de 2 %. La difficulté se situe donc dans l'amont, c'est-à-dire au niveau de la collecte et le tri ». Poursuivant ses déclarations, le même intervenant indique que « Si l'investissement dans l'amont de ce segment a été important, les résultats ne sont pas au rendez- vous, car des acteurs pouvant jouer des rôles essentiels n'ont pas été suffisamment associés, ou ont été confinés aux seuls tâches de sensibilisation. Les organisations de la société civile, les petites et très petites entreprises, d'autres acteurs encore, peuvent être d'un apport considérable à l'émergence d'un écosystème industriel pour la valorisation des déchets. L'organisation de ce tissu économique est un processus long, qui demande de la concentration à toutes les étapes, en incluant toutes les parties. Il ne sera cohérent que si chaque acteur y trouve son intérêt ». Pour ce qui est du forum, cette première édition comprend deux volets dédiés à « l'économie circulaire » et à « l'académie de l'entrepreneuriat », ciblant respectivement « la création d'un écosystème industriel pour la valorisation des déchets », et « le partage des expériences et des bonnes pratiques ». Ainsi, la création d'un réseau de nouvelles entreprises dédiées à la valorisation des déchets figure parmi les recommandations majeures émises par les participants au forum. Le but est de donner davantage d'efficience aux efforts fournis par les jeunes opérateurs investis dans le domaine de l'économie verte. L'objectif consiste aussi à pérenniser les activités des entreprises naissantes qui contribuent à la valorisation des déchets et, par voie de conséquence, à la protection de l'environnement. Le programme du forum comporte des ateliers de formations, conférences thématiques, ateliers de construction ( Leadership, Génération d'idées, Émergence de projet entrepreneurial, Business model vert, Team building), communication environnementale, théâtre et environnement et atelier ludique et environnement. Des thématiques de l'économie circulaire, la valorisation des déchets, les énergies renouvelables, l'éco-construction et l'urbanisme durable sont débattues.