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Tlemcen: Des pluies salvatrices pour l'alimentation en eau et l'agriculture

par Khaled Boumediene

  L'année 2018 a été une des plus pluvieuses jamais enregistrées. Les précipitations et passages orageux des mois de janvier, février, mars et du début de ce mois d'avril, apportent un répit aux nappes d'eau, aux barrages et aux cultures, et seront salvateurs pour la campagne agricole. Ces apports d'eau ont mis du baume dans le cœur des agriculteurs et des éleveurs, et ravivé l'espoir aux gestionnaires chargés de l'adduction d'eau potable aux populations.

Selon les services des ressources en eau de la wilaya de Tlemcen, les récentes neiges et précipitations ont permis à certains barrages de faire le plein, tel celui de Sekkak (capacité théorique de 27 millions m3) et Sidi-Abdelli (capacité de 100 millions m3) où depuis quelques jours, ces ouvrages hydrauliques déversent leurs trop pleins d'eaux et crachent enfin leur écume blanche pour éviter un remplissage excessif pouvant causer des dommages aux populations environnantes.

Après des mois au régime, ces deux retenues ont enfin retrouvé leurs millions de mètres cubes et débordent pour remplir les cours d'eau et filer vers la mer. Le barrage de Hammam Boughrara (capacité théorique de 177 millions m3) a atteint un taux de remplissage de 90%.

Le barrage de Béni-Bahdel (capacité théorique de 56 millions m3) qui est alimenté principalement par la grotte karstique « Ghar Boumaaza », près de Sebdou, à raison de 150.000 mètres m3/jour, emmagasine actuellement plus de 27 millions m3, alors que le barrage de Mefrouche compte près de 7 millions m3, soit 50% de sa capacité théorique (14 millions m3). Selon M. Meksi Abdelkader, la particularité du barrage de Mefrouch est qu'il ne répond pas rapidement lors des précipitations, car il est composé d'une cuvette très profonde qui met beaucoup de temps à se remplir, et d'un réservoir superficiel, alimenté par oued « Ennachef » de Terny.

Par ailleurs, ces pluies salvatrices ont ravivé les sources et nappes d'eau de la wilaya. En effet, un spectacle insolite et grandiose attire des centaines de visiteurs à Ghar Boumaaza, situé à un jet de pierres au nord de la ville de Sebdou. Une eau abondante et limpide coule en cascades depuis un mois et fait la joie des habitants et des visiteurs.

Malheureusement, cette grotte impressionnante qui n'a cessé de faire parler d'elle depuis sa découverte par des spéléologues amateurs, n'a subi aucun aménagement pouvant faciliter la visite, et ce site naturel et touristique envoûtant est encore sous-exploité. Son accès piéton en terre battue est non seulement très dégradé, il manque de tout. Idem pour les cascades d'El h'balet (un lieu touristique par excellence), situées à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau de la grotte originelle. Les visiteurs véhiculés ne trouvent pas où stationner sur des virages très dangereux de cet endroit magique. Il faut donc résoudre certains problèmes d'accueil des familles, d'aménagements des espaces de pause sur la RN 22 menant vers les cascades, de signalisation, d'accès et de stationnement des véhicules le long de la RN 22, et de pollution et gestion des déchets.

Il va sans dire que l'aménagement et la mise en valeur de la grotte « Ghar Boumaaza » et des cascades d'El h'balet doivent représenter l'une des priorités des autorités locales et des responsables du tourisme de la wilaya afin de mettre en valeur ces atouts inestimables et potentiels touristiques qui peuvent générer d'importantes retombées économiques pour le commerce local.