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Une dizaine de manifestants arrêtés à Constantine: Marche empêchée des rappelés du service national

par A. El Abci

  Les rappelés du service national, mobilisés durant la période 1992-1996, qui se sont rassemblés, hier matin, à la station de taxis Zaamouche de Bab El Kantara à Constantine pour faire une marche jusqu'au siège de la 5ème Région militaire sur le plateau du Mansourah, pour protester contre «leur marginalisation et les conditions déplorables de leur vie», ont été dispersés par les services de sécurité. Déployés sur les lieux dès la première heure de la matinée, les policiers ont procédé à l'arrestation de 10 présumés animateurs du mouvement, ainsi que le coordinateur de la wilaya de Constantine, M. Boutamina. Contacté au téléphone, ce dernier nous dira que «tous les manifestants arrêtés se trouvent au commissariat central de la police».

Venant de 8 wilayas de l'Est, à savoir Mila, Skikda, Annaba, Guelma, Ettarf, Sétif, Oum El Bouaghi et Constantine, les protestataires ont commencé à converger à la station de Bab El Kantara vers 9h et une demi-heure après leur nombre a atteint les 200 manifestants. Selon certains des concernés, plusieurs de leurs camarades ont été empêchés de les rejoindre au point de ralliement, bloqués dans des barrages qui ont été dressés sur la route au niveau du 4ème km, à l'entrée de la ville, à Ali Mendjeli et aussi du côté de Sidi M'cid. Sinon, affirment-ils, ils seraient facilement dans les 500 protestataires, sachant que leur nombre est de plus de 200.000 à l'échelle nationale et près de 8.000 dans la wilaya de Constantine.

Aux environs de 9h45, les policiers qui étaient déjà déployés autour de la station Zaamouche ont reçu de grands renforts ramenés dans plusieurs fourgons et ont entamé, juste après, l'opération de dispersion et d'interpellation des organisateurs. Cela s'est passé assez rapidement, sans usage de la force et avec juste quelques bousculades. Ensuite, de petits groupes se sont formés par wilaya et, près d'une demi-heure après, il ne restait plus aucun manifestant sur la place.

Selon le coordinateur de la wilaya de Constantine, Boutamina, l'objectif était de marcher jusqu'à la caisse des retraites de l'ANP sise à la 5ème Région militaire pour y déposer une plateforme de revendications. Les plus importants de ces points ont trait à une reconnaissance officielle des sacrifices durant la période du terrorisme de cette catégorie, mais aussi l'octroi d'une pension de retraite.

Pension qui d'après leur calcul et en raison de leur mobilisation durant 18 plus 6 mois, soit 24 mois sans droit au congé, équivaut à au moins une retraite de 15 ans. Egalement, le droit aux soins dans les hôpitaux militaires, car la majorité des rappelés souffraient à leur libération de maladies graves. L'octroi d'une prime d'invalidité et la priorité au logement social pour ceux toujours sans toit.