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Tébessa: 10 ans de prison pour enlèvement

par A. Chabana

Deux jeunes, auteurs d'un enlèvement et atteinte aux mœurs, ont écopé chacun de 10 ans de prison ferme, au moment où un troisième reste toujours recherché et un mandat d'arrêt a été lancé à son encontre. C'est le verdict rendu par le tribunal criminel près la cour de justice de Tébessa. Selon l'arrêt de renvoi, le 4 avril 2017, vers 14 heures, quand la victime, orpheline et habitant chez son frère, ouvrier dans un chantier de construction, se rendait chez une couturière dans l'un de ces quartiers populaires de la ville de Tébessa. Soudain, la jeune fille se retrouva face à face avec 3 individus. Traînée dans une habitation en construction, elle sera agressée tour à tour par ses ravisseurs.

Leur désir bestial assouvi, les agresseurs ont abandonné la victime. Prenant son courage à deux mains, la jeune fille rentra chez elle et aussitôt informa son frère de ce qui lui était arrivé. A leur tour, les services de police compétents ont été avisés. Le médecin légiste délivra un certificat médical attestant de l'agression sexuelle dont a été victime la jeune fille. Le jour du procès, le 1er accusé reconnaît les faits, mais en ajoutant que cela était avec le consentement de la fille.

Le juge l'apostropha : «Vous êtes un homme, mais si toutefois trois jeunes filles vous accostent dans la rue et vous demandent de les accompagner, vous aurez sûrement refusé. Comment se fait-il qu'une fille accepte d'aller avec trois hommes et de surcroît dans un chantier?» Quant au 2e accusé, lui, il nie tout lien avec l'affaire de l'enlèvement.

Par la suite, la victime a été appelée à la barre pour témoigner. Elle a confirmé ses déclarations faites durant l'instruction judiciaire. Le frère de la victime a relaté ce que lui avait dit sa sœur dès son retour à la maison et que les agresseurs ayant pris comme cible sa sœur, les méprisaient tous les deux, parce qu'ils étaient orphelins et pauvres. La défense de la victime a mis l'accent sur le phénomène de rapt de jeunes filles, suivi d'agression, sollicitant le maintien de l'accusation des trois personnes impliquées. Le représentant du parquet reviendra sur le kidnapping d'enfants, un cauchemar créant un état de psychose au sein de la famille algérienne. Le magistrat a requis 20 ans de réclusion criminelle.