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Constantine - Bâtiments de la cité «Boudraâ Salah»: Menace des délinquants et des chiens errants

par A. Zerzouri

Les bâtiments désaffectés de la cité ?Boudraâ Salah' suscitent toujours l'inquiétude et la colère des habitants de ce quartier partiellement occupé, depuis le départ de 700 familles, qui ont été relogées, au pôle urbain ?Massinissa'. Après le départ de ces familles, de nombreux bâtiments (12 blocs, selon des habitants) sont restés vides, et ils ont été squattés par une faune de délinquants qui sèment la terreur au sein des habitants restés sur place. Des personnes désœuvrées issues de plusieurs quartiers de la ville squattent ces immeubles inoccupés et les transforment, en lieu de débauche, suscitant la colère des habitants de cette cité populaire dont la construction remonte à l'époque coloniale. De nombreux mouvements de protestation ont été organisés, dans ce quartier, depuis 2015, pour dénoncer l'insécurité qui y règne, poussant les autorités à décider la démolition des bâtiments vides, avant de revenir sur cette décision et projeter d'exploiter ces lieux dans un autre projet, sans faire ni l'un, ni l'autre. Le Centre de contrôle technique des bâtiments (CTC) a mené une étude approfondie sur la situation de ces bâtiments, ainsi que les mesures techniques préconisées pour les exploiter dans certains projets, selon une déclaration de l'ex-wali, mais depuis la situation n'a pas évolué d'un iota. Les services de sécurité, de leur côté, ont initié plusieurs descentes dans ce quartier, qui se sont soldé par des arrestations et des saisies de kif et de boissons alcoolisées, mais le mal persiste toujours. C'est une situation ingérable sur le plan, purement, sécuritaire, soutiennent des habitants qui nous ont contactés. Il faudrait une armée pour ratisser toutes les maisons dans les bâtiments vides, et encore, puisque les malfaiteurs disparaissent un moment pour revenir après le passage de l'orage, ironisent nos interlocuteurs. En sus de ces tracasseries d'ordre sécuritaire, les habitants font part de la propagation, ces derniers jours, d'une meute de chiens errants qui sèment la peur au sein des familles. «Nous avons peur pour nos enfants avec tous ces chiens sauvages, très agressifs, qui rôdent dans les alentours», se lamentent les habitants. Pour ces derniers, la solution radicale réside dans l'évacuation des familles encore sur place et entourer les lieux d'une clôture avant de songer à quoi peuvent bien servir ces bâtiments, sinon les démolir et récupérer l'assiette de terrain pour l'exploiter dans un autre projet immobilier moderne. Les habitants rappellent que les autorités ont promis de les reloger, «une promesse toujours rompue car on finit toujours par nous oublier», soupirent-ils.