Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Chlef: Plaidoyer pour le don d'organes

par Bencherki Otsmane

Compte tenu du nombre d'insuffisants rénaux chroniques (IRC) en nette augmentation dans la wilaya de Chlef et la gravité de la maladie, la direction de la santé a jugé utile de sensibiliser les malades et leurs familles sur l'importance d'une transplantation rénale. Pour cela d'éminents professeurs ont été conviés à une journée sur la greffe rénale pour animer des conférences chacun dans son domaine. Dans son intervention, le Pr Benziane du Service Néphrologique du CHU de Bab El Oued (Alger) a tout d'abord souligné le rôle du rein et sa fonction d'épuration du sang.

«Le rôle du rein consiste à produire l'urine et éliminer les déchets qu'elle contient et dans le cas ou cet organe vital ne remplit plus cette fonction, l''hémodialyse est tout indiquée comme méthode de suppléance rénale», a indiqué le Pr Benziane. Et de préciser que «l'hémodialyse n'assure que 25% du rôle d'un rein naturel»; et de privilégier la transplantation rénale qui demeure le meilleur traitement sans pour autant aboutir à une guérison totale ». Il a invité les donneurs à se manifester pour sauver des vies et surtout abréger les souffrances des hémodialysés car, faut-il le reconnaître, une séance d'hémodialyse à raison de deux à trois heures par séance et deux à trois fois par semaine affaiblit considérablement le malade.

Toutefois devant la forte demande exprimée par les insuffisants rénaux pour une transplantation rénale, le Pr a souligné la nécessité de faire des prélèvements d'organes sur les personnes décédées cliniquement. A ce sujet, il dira un seul sujet en mort encéphalique peut sauver 7 à 8 malades en autorisant de son vivant des dons de différents organes.

Le deuxième conférencier, le Pr Meskouri du service chirurgie cardio thoracique du CHU Mustapha Bacha d'Alger a rappelé à l'assistance composée de médecins, de malades et de leurs proches que « la greffe rénale est l'une des méthodes les plus efficace de la médecine moderne ». Et de souligner que la transplantation rénale améliore la qualité de vie du receveur et que le donneur peut sans aucun risque vivre avec un seul rein. Quant à Mme Adim Dallal, coordinatrice des activités paramédicales et réanimatrice médicale au CHU de Béni Messous, elle a abordé le volet de « la prise en charge d'un sujet en état de mort encéphalique en vue de prélèvement d'organes et de tissus ». La conférencière a souligné que jusqu'à ce jour la totalité des greffes effectuées dans notre pays se font par DVA (Donneur Vivant Apparenté) d'où, dira-t-elle, l'importance de recourir à la transplantation à partir de sujets décédés. La création récente de l'agence nationale de la greffe (ANG) travaille d'arrache-pied pour rendre plus accessible une transplantation d'un organe sur un patient. Le dernier à prendre la parole au cours de cette journée riche d'enseignements est un imam connu de la région qui a lui-même subi une transplantation rénale. Le donneur n'est autre que sa propre fille. L'imam a rappelé à l'assistance la fetwa prononcée en faveur du don d'organes et de se référer à un verset du saint Coran : «Quiconque sauve une vie a sauvé toute l'humanité».

A la suite de ces interventions, un débat s'est ouvert entre les présents et les praticiens. A une proposition faite par le directeur de la santé de Chlef concernant la tenue d'une autre rencontre sur le même sujet au mois de juin, les professeurs Benziane, Meskouri et Mme Adim Dallal ont donné leur accord de principe pour ce prochain rendez-vous.