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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (Suite et fin)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Lundi 19 mars 2018 :

C'est connu, Nicolas Sarkozy ne parle jamais sans rétribution en euros ou en dollars sonnants et trébuchants. Cette fois-ci, c'est à partir de la ville sahraouie occupée de Dakhla que l'ancien président français a monnayé son intervention lors du Forum de Crans Montana (tenu en territoire sahraoui occupé) pour venir en aide à ses amis marocains.

«Savoir que la frontière entre l'Algérie et le Maroc est fermée depyuis 27 ans, ça doit être un sujet considérable», a-t-il regretté.

Nicolas Sarkozy, comme ses prédécesseurs, n'a jamais caché le penchant de la France pour le Maroc, toujours très «accueillant» grâce aux «prises en charge». Il avait également soutenu que l'«entêtement de l'Algérie n'a pas joué seulement contre l'intégration régionale du Maghreb mais également contre de grandes initiatives dans le pourtour méditerranéen. Ainsi, selon lui, c'est l'Algérie qui «a fait capoter son projet de l'Union pour la Méditerranée».

Il était accompagné par Rachida Dati, l'encore belle ancienne ministre franco-marocaine et l'amie de toujours. Il n'est pas précisé si Carla était présente !

L'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, qualifié de «colon et fils de chien» par le président palestinien Mahmoud Abbas dans un contexte de vives tensions entre la direction palestinienne et l'administration Trump ! Autrefois avocat de Donald Trump, D. Friedman a pris ses fonctions en mai 2017 précédé par ses positions controversées en faveur de la colonisation.

Juif observant, il est aussi un ardent défenseur de la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël et du transfert, à ce titre, de l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. D. Friedman devrait devenir en mai le premier ambassadeur américain à siéger à Jérusalem quand les Etats-Unis y inaugureront leur ambassade. Depuis sa prise de fonctions, M. Friedman a ulcéré à plusieurs reprises les Palestiniens et régalé les colons, par exemple en parlant de «prétendue occupation» des Territoires ou en déclarant qu'Israël occupait «seulement 2% de la Cisjordanie».

Réponse de l'ambassadeur selon les services de l'ambassade : «La réponse de M. Abbas a consisté à me traiter de fils de chien. Est-ce de l'antisémitisme ou du débat politique ? Je vous laisse juges». L'anti-sémitisme ! L'argument-bateau mais choc auprès de l'opinion publique américano-occidentale.

Mardi 20 mars 2018 :

Ouf ! Les autorités algériennes ont, semble-t-il, émis un refus catégorique à la proposition de suppression des visas entre l'Algérie et la Turquie formulée par Ankara en marge de la dernière visite du président Recep Tayyip Erdogan. La raison ? «La suppression des visas avec la Turquie ne peut être envisagée actuellement en raison de profondes divergences entre les deux pays sur les dossiers sécuritaires et sur les conflits en cours dans la région d'Afrique du Nord», a expliqué dimanche une source diplomatique au quotidien «Le Jeune Indépendant». Il est clair que l'Algérie, en l'état actuel des choses...au Proche- et Moyen-Orient, ne peut accepter le risque de supprimer les visas lorsqu'on sait que la Tuquie a été (et reste encore ?) un territoire de transit des «djihadistes» vers la Syrie, l'Irak et, aujourd'hui, vers la Libye et les pays du Sahel. Une option qui, retenue, ne peut qu'être préjudiciable à la stabilité des/aux frontières, et contrecarrer les efforts considérables actuellement fournis par les forces de l'Anp et les autres services de sécurité. De plus, les deux pays divergent en matière de définition du terrorisme...et des «ambitions» internationales.

Réunion du Sg/Fln, 84 ans, avec les représentants des mouhafadhates, au siège du Parti (Hydra, Alger). Entendu : «On a gagné et on gagnera encore en 2019. En 2024 et 2029 et en 2034. À cette date j'aurai 100 ans. Je serai encore là, avec vous, n'ayez crainte. Nous sommes comme les oliviers de la Kabylie, on tient le coup. Ils tiennent 2000 ans et moi, 100 ans me suffisent». Applaudissements et rires dans la salle ! Et, certainement, des grimaces en douce chez ceux qui espéraient grimper, plus du tout jeunes, encore plus haut dans la hiérarchie du parti et pourquoi pas du pays ?

Mercredi 21 mars 2018 :

A savoir : quelque 656 autorisations de création de sites électroniques ont été délivrées au Maroc jusqu'à fin 2017, réparties entre les autorisations de publication conformément à l'ancien code de la presse et de l'édition et les certificats de création de journaux électroniques dans le cadre de l'actuel texte. Ces autorisations concernent 325 sites en langue arabe, 27 sites en langue française, 168 bilingues (français-arabe), 15 sites trilingues (arabe-français-amazigh) ainsi que d'autres sites multilingues. Les demandes de création de journaux électroniques ont connu un développement considérable durant les 3 dernières années, en passant de 262 sites en 2015 à 360 en décembre 2016, pour atteindre 656 sites en 2017.

A suivre :

Le leader des salafistes en Algérie, Ali Ferkous a publié, tout récemment, dans sa «contribution mensuelle» publiée sur son site internet, un «avis religieux». Il désigne les manifestants, les protestataires et les grévistes d'innovateurs, les écartant, par là même, d'«Ahl As-Sounna oua Al Jama'a» (fidèles adeptes de la tradition prophétique). Il ne s'arrête pas là, puisqu'il déclare les défenseurs des droits de l'homme, ceux des droits des femmes, les démocrates et les militants qui activent pour le rapprochement entre les religions comme ennemis de la foi musulmane. Il les a même désignés comme «des ennemis de la foi qui œuvrent, au côté des mécréants, pour détruire l'islam puritain». Un véritable manifeste pour la haine.

Ces allégations n'ont pas laissé de marbre le ministre des Affaires religieuses. Mohamed Aïssa a ainsi mis en garde publiquement le représentant du courant obscurantiste. Le ministre a indiqué, en effet, que «l'État va faire face aux idées du courant sectaire dont se réclame Ali Ferkous. Des idées qui peuvent diviser la société». Plus que cela, le ministre rappelle que «cette idéologie est celle-là même qui a engendré le courant de pensée qui a précédé la décennie des années 1990. C'est celui-là même qui a été à l'origine de la tragédie des années 90».

Avant le ministre, le président de l'association des oulémas musulmans algériens, Abderrezak Guessoum, a, lui aussi, critiqué la sortie de Mohamed-Ali Ferkous. Le Pr Guessoum, qui mène lui aussi une bataille parfois acharnée contre tout ce qui symbolise la modernité, a indiqué que les propos du représentant des salafistes risquent de «diviser» la nation algérienne. Mais, tout ce remue-méninges suffira-t-il d'autant que les réactions -fermes au départ puis accompagnée parfois, pour des raisons politiques et diplomatiques sinon toujours, de discours réconciliateurs- viennent bien en retard, enfermées elles aussi dans un dogmatisme certain, ayant bien souvent «laissé faire-laissé aller» tous ceux qui voulaient «faire bouger, à gauche et au centre, les lignes».

Vendredi 23 mars 2018 :

En réponse à une question d'une députée islamiste, réclamant des autorités de mettre la statue d'Aïn Fouara au musée, Azzedine Mihoubi, le ministre de la Culture, s'est montré très offensif, en déclarant, jeudi, à l'APN que «ce sont ceux qui formulent ce genre de demande qu'il faut mettre au musée». Les élus du Parti de la Justice et du Développement sont furax, et le député Aribi a même «souhaité» que le président de l'Apn intervienne pour «arrêter (sic !) ce ministre afin que celui-ci serve d'exemple à tous ceux qui voudraient outrepasser les élus du peuple». Rien que ça !

Décidemment, (certains de) nos députés, protégés par l'«immunité parlementaire» se sentent pousser des ailes, oubliant la plupart du temps leurs devoirs et ne sortant de leurs silences et/ou de leur sommeil que lors de questions ou de débats «populistes». Pires que les «plateaux ?de télévison- de la terreur». Heureusement que les membres du gouvernement, trop longtemps bousculés, n'ont plus leur langue dans leur poche et répliquent de manière aussi directe que les «questionneurs». Le grand réveil à l'approche de la «présidentielle» ?

Samedi 24 mars 2018 :

Le milliardaire soudanais de nationalité britannique, Mohamed Ibrahim, a évoqué, sans les nommer, des dirigeants africains d'un âge certain, en des termes «sarcastiques» lors d'une rencontre à laquelle prenait part le président rwandais Paul Kagame et de nombreuses personnalités africaines et étrangères. Rires et applaudissements de l'assistance. Il cite des exemples en les comparant à Obama, Clinton et Kennedy, des «quadragénaires qui ont su diriger». Oubliant que bien des pays occidentaux dirigés par des tout jeunes ont «commis» bien des «crimes» et que la montée de la droite raciste et islamaphobe est «boostée» par des «jeunes».

Mohamed Ibrahim a initié le Prix Mo Ibrahim pour le «leadership d'excellence en Afrique» récompensant, par un paiement initial de 5 millions de dollars et un paiement annuel à vie d'un montant de 200.000 dollars, des chefs d'Etat «ayant exceptionnellement amélioré la sécurité, la santé, l'éducation, le développement économique et les droits politiques dans leurs pays, et transféré démocratiquement leurs pouvoirs à leurs successeurs». Un prix qui ne connaît de notoriété que grâce aux multipliples placards publicitaires... et cette année, grâce certainement au montant de la récompense. D'où les applaudissements ! Il a peut-être raison, mais il oublie que c'est peut-être, grâce à des «amis» dirigeants, aujourd'hui de son âge (car il n'est plus du tout jeune), qu'il a édifié sa fortune... et que c'est, peut-être, grâce à son argent que des dictateurs bien plus jeunes que ceux évoqués, sont toujours en fonctions...en Afrique et ailleurs.

Mardi 27 mars 2018:

Après plus de neuf ans de froid, l'ambassadeur d'Egypte à Alger, Omar Ali Abou Aich, a rendu visite au groupe «Echourouk» mettant ainsi fin à moins d'une décennie de boycott du groupe médiatique algérien.

Toute communication et relation avec le groupe médiatique algérien Echourouk avaité té suspendue suite à la réplique algérienne durant la guerre médiatique entre l'Egypte et l'Algérie suite à la victoire algérienne contre l'Egypte pour le match qualificatif à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Le groupe Echourouk qui n'avait pas encore sa télévision avait réussi à concurrencer et contrer les télévisions égyptiennes, grâce à ses informations diffusés par internet. Cette réconciliation entre le chef de la mission diplomatique égyptienne et le groupe Echourouk va-t-elle relancer la co-production et le partenariat entre «Echourouk» et le cinéma et la télévision égyptiennes...tout en espérant voir des produits de qualité et non des navets, tournés dans des salons cossus et moralisateurs. Artages.

Selon le correspondant à Alger du quotidien arabe paraissant à Londres, «Al-Quds Al-Arabi», c'est un député issu d'un des partis de la coalition gouvernementale (du Fln ?) serait l'instigateur principal des folles rumeurs qui ont été relayées, il y a quelques jours, par les réseaux sociaux et donnant comme partant l'actuel gouvernement. D'après le même journal, l'instigateur visait à travers la propagation de cette rumeur à «déstabiliser le gouvernement» et à «paralyser son action». Fake news, donc ? Ou, alors, sortie rancunière d'un des «proscrits» du Fln ?

Contrairement à d'autres, Lakhdar Belloumi (premier footballeur algérien à avoir remporté le Ballon d'or africain et le plus sélectioonné en équipe nationale) n'a pas mordu à l'hameçon. Il a prouvé que l'argent est loin d'être une finalité dans la vie, mettant ainsi l'Algérie au-dessus de tous les marchandages... tout en sachant qu'il était de son droit absolu de décider comme bon lui semblait.

Sollicité par le royaume du Maroc pour faire partie des six ambassadeurs choisis par ce pays pour défendre sa candidature pour l'organisation du Mondial 2026, Belloumi avait «réservé» sa réponse et a préféré avoir au préalable l'aval des autorités algériennes, tout en sachant que l'Algérie supporte la candidature du Maroc. L'icône du football national a compris que son nom et sa réputation appartiennent à l'Algérie d'où sa décision de s'en remettre à la décision des autorités du pays. Finalement, Belloumi a été autorisé par les autorités (un coup de fil de la Présidence ?) à soutenir la candidature marocaine.

Dimanche 1er avril 2018:

Curieuse «sortie» de Chakib Khelil, ancien ministre de l'Energie et des Mines, à Tlemcen (hôtel Renaissance), sa ville d'adoption. Avec une conférence réunissant du beau monde (hommes d'affaires, enseignats universitaires, société civile...) sur «la stratégie économique pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures». Arrivée, nous dit-on, en compagnie d'un député Fln (responsable local de la coordination de soutien au programme du président de la République. Objectifs ? (Se) préparer (à) la prochaine élection présidenteille ? Diffuser ses «lumières» (en tant qu'«expert international en énergie») alors que lorsqu'il était ministre, il n'avait jamais mis les pieds à l'université pour parler économie ? Montrer que face à la gouvernance actuelle (de l'actuel Premier ministre, cela va de soi, il y a bien mieux comme politique... celle qu'il propose sur sa page Facebook...? Un 1er avril, tout est possible !