Vendredi dans la matinée, le beau temps
étant revenu avec un soleil éclatant, les deux cimetières de la ville de
Constantine, l'ancien et le plus grand qui se trouve non loin du centre-ville,
dans le quartier d'El-Manchar et celui d'El-Gammas,
n'ont pas désempli de visiteurs, surtout de femmes, qui viennent se recueillir
sur les tombes de leurs proches disparus. Mais l'inconvénient principal dont
ils nous ont fait part après la visite, c'est le fait qu'ils ont eu de la peine
à identifier les tombes de leurs défunts recouvertes d'une épaisse couche
d'herbes dépassant le mètre. « Le sol était devenu sec et il n'y avait plus de
boue, mais l'herbe qui recouvre tout était tellement épaisse qu'on ne trouvait
plus le chemin pour circuler entre les tombes. En outre, on se déplaçait avec
crainte de peur de tomber sur des bestioles dangereuses, des serpents par
exemple », nous a raconté une vieille femme partie en visite au cimetière de la
ville avec ses petits enfants pour leur montrer les tombes de leurs
grands-parents. D'autres femmes qui sont allées au cimetière d'El-Gammas ont
fait les mêmes remarques en insistant sur le désherbage qui, selon elles,
aurait dû être fait avant la visite rituelle du vendredi qui draine beaucoup de
visiteurs.
Aussi, nous avons fait part de ces
remarques au directeur de l'établissement de gestion des cimetières de la
commune de Constantine, M. Abdelmadjid Amer en l'occurrence, et celui-ci a
reconnu avoir entendu les mêmes remarques faites par les visiteurs. Il répondra
d'abord que le désherbage des cimetières se fait normalement au mois de mai. «
Mais comme cette année nous avons connu une période de pluies qui a duré, nous
avons pris nos précautions pour lancer une première opération de désherbage en
commençant par la partie basse du cimetière tout en y mettant un produit
spécial pour empêcher l'herbe de repousser, malheureusement la pluie est
revenue et nous avons constaté que l'herbe avait repoussé de plus belle »,
dira-t-il. « Il faut relever aussi que nous n'avons jamais vu l'herbe pousser
aussi rapidement et prendre une telle hauteur », ajoutera-t-il. Notre
interlocuteur a reconnu néanmoins qu'il était du droit des visiteurs de se
plaindre de cette situation. « En tous cas, a dit M. Amer pour clore
l'entretien, nous attendons que la poussée s'arrête et que les pluies
s'arrêtent une fois pour toutes pour lancer l'opération de désherbage qui
touchera tous les cimetières de la ville ».